(Portrait de Tito détruit pendant la guerre en Bosnie-Herzégovine en 1992-1995)
Philippe Alcoy
La Yougoslavie est morte. Ou
devrait-on dire qu’elle a été assassinée ? En tout cas, il est vain de se
focaliser simplement sur la façon dont la fin de la Yougoslavie s’est
produite : dans un bain de sang, le carnage le plus important sur le sol
européen depuis la Seconde Guerre Mondiale. Pour mieux comprendre cette fin
tragique il faut se pencher sur l’évolution sociale, économique et politique
connue par ce pays depuis au moins la fin de la guerre de libération
(1941-1945). L’étude de cette évolution est d’autant plus importante que
« la crise yougoslave illustre ce
qu’il y [avait] de plus général dans les impasses du “socialisme réellement
existant”. A maints égards, l’expérience yougoslave dans les décennies passées a
anticipé bien des conflits et contradictions qui ont surgi plus tard ailleurs,
en Europe de l’Est et en URSS »[1].
Plusieurs spécialistes[2] ont
signalé les caractéristiques particulières de la Yougoslavie
« titiste », notamment sa structure politique et économique
décentralisée, ou plutôt « multicentrique » comme diraient certains[3]. Après
la rupture entre Staline et Tito en 1948, le régime « décentralisé » yougoslave
se voulait « alternatif » au modèle « centraliste et
bureaucratique » de l’URSS. C’est justement au début des années 1950 que
l’on introduit l’autogestion dans les entreprises, ce qui donnait certes un
certain « droit de regard » aux producteurs mais qui restait dans un
cadre politique bureaucratique[4] de
parti unique et sans le droit pour les travailleurs yougoslaves de s’organiser indépendamment
des syndicats, organisations culturelles et politiques officiels.
Tout au long de son existence, ce
« modèle » de « socialisme autogestionnaire » a connu des
périodes de réformes qui ont déterminé son évolution[5]. L’une
des réformes les plus importantes a été celle de 1965 dite
« libérale » qui introduisait en effet plusieurs mécanismes économiques
marchands pour rendre l’économie yougoslave « plus rentable » et
« compétitive » : « Pour
les partisans du “socialisme de marché”, une autogestion libre des contraintes
du plan et de l’Etat, soumise aux lois de la concurrence, serait plus efficace
; ils peuvent simultanément se faire les défenseurs d’une croissance plus
rapide des Républiques riches, impliquant une réduction du rôle redistributif
du plan jugé bureaucratique »[6]. Ce
« retrait » de l’Etat à la faveur de mécanismes marchands soi-disant
« objectifs » affaiblira les liens de solidarité entre les
républiques et provinces. Ainsi, dans les Républiques « riches » (Slovénie
et Croatie) lors de mouvements de contestation, on se prononcera « pour l’accentuation de l’autonomie financière,
économique et politique, contre les mécanismes redistributifs identifiés aux
pleins pouvoirs de “Belgrade” — c’est-à-dire non seulement du “centre”, mais
aussi de la Serbie où se localise ce centre. Les écarts de niveaux de vie se
creusent. Les grèves s’étendent. Des conflits éclatent entre les pouvoirs républicains
et le centre fédéral autour de la question des devises (ceux-ci concernent
surtout la Croatie dotée de côtes touristiques) »[7].
Les révoltes sociales provoquées
par les effets de cette réforme « libérale », pousseront les
dirigeants de la Ligue Communiste de Yougoslavie (LCY) à en mettre un terme. Il
s’ensuit une période de « rétablissement de l’intervention de
l’Etat » dans l’économie, parallèlement à un élargissement des droits
décentralisés des Républiques et des provinces. Mais ce « retour en
arrière » ne pourra pas freiner le processus de distension des liens de
solidarité entre les différentes composantes de la fédération. Au contraire, en
quelque sorte les nouvelles réformes et politiques du gouvernement accentueront
les tendances « nationalistes » : « Les marchés républicains et provinciaux se ferment, car les autorités
poussent les OTA[8]
à passer des accords autogérés, ce qui élimine les fournisseurs des autres
républiques et provinces. Le marché yougoslave unitaire, dont l'inviolabilité
est inscrite dans la Constitution elle-même, tombe en lambeaux, d'invisibles
frontières de nature économique venant se superposer aux lignes de démarcation politiques »[9].
La décennie des années 1970 a été
marquée par un endettement extérieur croissant, ce qui s’est accéléré après la
crise économique de 1973-74. Même si depuis la fin de la Seconde Guerre
Mondiale et la nationalisation de l’économie, la Yougoslavie avait connu une
industrialisation très importante et rapide, avec une augmentation considérable
du niveau de vie de la population, les limites de « la construction du
socialisme dans un seul pays » se révélaient de plus en plus clairement. La
Yougoslavie était fortement dépendante des importations depuis les pays
capitalistes développés des produits technologiques (machines-outils, pièces de
rechange, etc.) qui lui permettraient en même temps d’augmenter la productivité
de son économie. Les entreprises yougoslaves sont contraintes alors de
s’endetter pour financer leur fonctionnement et leurs investissements. A cela
il faut ajouter une balance commerciale déficitaire et une inflation en
progression constante. On a alors une situation explosive : « On cherche souvent à l'étranger les capitaux
pour les projets d'investissement : d'où une montée de la dette extérieure, que
ne peut rééquilibrer une balance commerciale de plus en plus déficitaire (la
balance des paiements courants est quelque peu meilleure mais elle n'est pas
saine non plus). Le marché intérieur est si actif que les producteurs n'ont
guère envie de battre les sentiers épineux de l'exportation, où un dinar
surévalué les défavorise face aux concurrents étrangers. Finalement, les
ressources étant par définition limitées, la pression de la demande globale se
traduit en inflation. Les hausses annuelles de l'indice du coût de la vie sont
toujours à deux chiffres, avec une pointe de 20 % en 1973-75 qui se répétera en
1979 »[10]. Ou encore : « La consommation en investissements et
personnelle a dépassé les possibilités du pays. L'inflation a été une source de
financement du développement. Surtout, il a fallu recourir en permanence à des
crédits extérieurs, les devises gagnées par les émigrés économiques contribuant
de leur côté à la consommation personnelle. Comme a pu l'écrire un politologue
yougoslave l'endettement extérieur était le signe de la crise et non sa cause
(…) Les importants crédits souscrits à l'étranger dans les années 1970 ont été
attribués aux dirigeants des républiques pour leur permettre de renforcer leur
pouvoir après la destitution des dirigeants dans les années 1971-1972 »[11].
Au début des années 1980 la dette
extérieure yougoslave s’élevait à plus de 20 milliards de dollars. Pour essayer
de « redresser » la situation les autorités adoptent en 1981 un
« programme de stabilisation » qui consistait à réduire les dépenses
de l’Etat, à faire baisser l’inflation à travers « la restriction de la
consommation personnelle » (baisse des salaires) et à augmenter les
exportations en dévaluant le dinar. Ce « programme de stabilisation »,
fortement « conseillé » par le FMI, aura également des conséquences
sur la structure politique et économique du régime yougoslave. En effet, le FMI
considérait que pour appliquer ses « recommandations » la Yougoslavie
devait se doter d’un gouvernement fort et centralisé, et il exercera une
pression sur les dirigeants yougoslaves en ce sens. Cela voulait dire que
ceux-ci devaient remettre en cause, au moins partiellement et/ou graduellement,
non seulement « l’autogestion » dans les entreprises (et le poids
trop « exagéré », aux yeux des bailleurs de fonds, des salariés au
sein de celles-ci) mais aussi des droits des Républiques fédérales. Le
gouvernement d’Ante Marković, le dernier Premier Ministre yougoslave qui assume
son poste de en 1989, a incarné peut-être le mieux cette tendance. En effet,
celui-ci « représentait l’instrument
direct d’un projet restaurationniste à l’échelle de la fédération, selon une
logique recentralisatrice soutenue par les créditeurs, le FMl en premier lieu.
Son orientation était par essence non nationaliste, ouverte au capital étranger
et à l’insertion dans le marché mondial et l’Europe libérale. Elle s’est heurtée
de front à la montée des pouvoirs républicains (y compris libéraux) dans un contexte
de crise économique et d’inégalités de développement poussant les plus riches à
se défaire du “fardeau” des autres (volontiers caractérisés comme “incapables”,
non civilisés, bref “indignes” de l’Europe) »[12].
Cette situation a en quelque sorte
encouragé des attitudes « hégémonistes » et centralisatrices pour les
tendances nationalistes serbes, d’une part, et des tendances
« indépendantistes » parmi les nationalistes croates et slovènes,
d’autre part. Cependant, là où existait un certain « consensus » entre
tous c’était dans le projet de restauration du capitalisme : « entre Républiques, les contextes, les
dynamiques et les résultats n’étaient pas les mêmes : certes, l’Europe des
riches [était] attirante pour tous les peuples. Chacun s’en [réclamait] et tous
— y compris le “socialiste” Milosevic — [voulaient] faire appel au marché et à
la propriété privée. Mais les chances de s’insérer dans le monde capitaliste,
ou d’en recevoir les capitaux, [n’étaient] pas égales. Dès lors, l’éclatement
en Etat-nations sera ici (chez les plus riches) dominé par la volonté d’accélérer
cette insertion ; alors que chez d’autres (les plus pauvres) il y aura résistances
pragmatiques (“populistes” ou réalistes ?) au libéralisme »[13].
Mais les plans d’austérité et les
« programmes de stabilisation » appliqués par le gouvernement
yougoslave n’ont pas seulement provoqué la réaction des dirigeants républicains
et provinciaux mais aussi du mouvement ouvrier. Des vagues importantes de grève
se sont développées à travers tout le pays[14] et
la légitimité des dirigeants du sommet de l’Etat commence à être remise en
question : « Le marasme de l’économie, le chômage des jeunes et
une promotion sociale enrayée, la dégradation générale d’un niveau de vie fort
convenable, les perpétuels débats au « sommet » de l’appareil, autant
de facteurs qui sapent la cohésion sociale et la légitimité de la couche qui
prétend gouverner (même si le système lui-même conserve un soutien populaire
indéniable, ce qui explique peut-être la lenteur de son agonie) (…) Episode
révélateur de la perte d’autorité du parti : quand une cellule ordonne à
ses membres –des mineurs en grève- de reprendre le travail, la grande presse se
gausse de ces responsables communistes « briseurs de grève » et donne
largement la parole aux mineurs, à leurs revendications et à leurs griefs
contre le haut encadrement et un syndicat où ils ne se reconnaissent pas »[15].
Dans ce contexte de perte de
légitimité du pouvoir politique au sein de la population, on comprend que
celui-ci allait essayer de mobiliser un discours politique et idéologique
capable de se ré-légitimer. Mais comme on l’a vu, en Yougoslavie le pouvoir
politique était particulièrement décentralisé (par rapport à un centre fédéral
unique). Cette décentralisation du pouvoir politique permettait aux
bureaucraties locales de constituer un réseau local de privilèges économiques.
La remise en cause de cette relative « autonomie » des pouvoirs politiques
locaux par la nouvelle situation de crise économique et de plans d’austérité
était en ce sens une menace directe aux privilèges des bureaucrates, notamment
ceux des régions les plus favorisées. C’est en s’appuyant sur cette volonté
réelle du pouvoir central que va se développer le discours nationaliste des
dirigeants croates et slovènes. Parallèlement, le nationalisme serbe, qui
s’était toujours vu comme une « victime » du fédéralisme yougoslave,
s’adaptait volontiers à la nouvelle période « recentralisatrice »,
mais évidemment cela devait se faire sous l’hégémonie serbe. Les nationalistes
Grand-Serbes comptaient avec le soutien (direct ou indirect) des leaders de
Républiques plus pauvres qui, comme on l’a vu, étaient plus réticents par
rapport à « l’ouverture au marché mondial ».
Mais cette division entre les
« réticents » à une ouverture (en tout cas considérée « trop
rapide ») au marché mondial et les « libéraux » n’est pas une
exclusivité de la Yougoslavie. On peut dire qu’elle a traversé (et traverse
encore, quoique différemment) tous les pays de l’ex « bloc soviétique ».
C’est ce qui signale Wladimir Andreff par rapport au problème de la vente des
entreprises d’Etat à des investisseurs étrangers dans plusieurs pays d’Europe
de l’Est et Centrale : « L'ampleur
des privatisations par les insiders (43
% de toutes les privatisations réalisées dans les EET[16] contre 13 % par vente
d'actifs) a créé des réseaux de défense des intérêts acquis dans, et entre, les
firmes privatisées, allant à l'encontre de la promotion d'un environnement
concurrentiel dans les EET et favorisant le maintien de structures d'offre monopolistiques
ou oligopolistiques. Ceci est illustré jusqu'à la caricature par la formation
des groupes industriels et financiers (Mesnard, 1999) et le pouvoir des
oligarques en Russie, mais des formes atténuées en sont les nombreuses
participations croisées au capital entre les entreprises hongroises ou les
réseaux financiers de contrôle des entreprises par les holdings (anciens fonds de privatisation) tchèques, dont les
actionnaires sont les banques, plusieurs appartenant encore à l'État. Les
délits d'initiés, les malversations, l'évasion fiscale et la corruption ont en
outre été, à des degrés divers, le lot commun de tous les programmes de
privatisation (Blasi et al., 1997;
Bornstein, 1999; Cuckovic, 1997), ce qui, au lieu de faire des privatisations
une école d'apprentissage de l'éthique des affaires en économie de marché, a au
contraire renforcé les habitudes de tricherie, de comportement illégal et de
criminalité économique héritées de l'ancienne EPS[17]. L'idée d'un «
capitalisme des copains» en Russie et dans d'autres EET, émise par un ancien
directeur du FMI, est en grande partie fondée sur ces défaillances des
privatisations »[18]. Ou
encore, un autre analyste signale : « Le rôle du capital étranger s'est avéré décisif dans la privatisation
des grandes entreprises hongroises : la proportion du capital étranger a
atteint 80 % du total des recettes de privatisation en 1991, 55 % en 1992 et 66
% en 1993. Tout en se félicitant de cet apport d'investissements extérieurs,
les autorités hongroises se sont préoccupées en 1993 de la mise en place de
modalités de crédit aptes à faciliter la participation des citoyens hongrois.
Par ailleurs, des appréciations critiques ont commencé à être émises sur les
retombées de l'investissement extérieur dans certains secteurs de l'économie : éviction
des produits hongrois des chaînes commerciales acquises par des investisseurs étrangers,
maintien des situations de monopole antérieures, etc. Il n'est pas exclu que
des problèmes analogues apparaissent à terme dans d'autres pays de la zone. En
République tchèque, au premier semestre 1994, la privatisation de l'industrie
du raffinage a donné lieu à un débat difficile et le gouvernement tchèque a
finalement décidé de rejeter l'offre de reprise faite par des compagnies étrangères
et de privilégier une solution nationale »[19].
En quelque sorte, les débats en
Yougoslavie vers la fin des années 1980 et début des années 1990 ont anticipé
ceux qui se sont développés par la suite dans les autres pays d’Europe Centrale
et de l’Est en plein processus de réintroduction du capitalisme. Les
conséquences des privatisations et de la pénétration du capital impérialiste
dans ces pays créaient une situation favorable à la prolifération du discours
nationaliste : défense des intérêts nationaux contre les communistes qui
les ont bafoués pendant plus de quatre décennies et contre « la
globalisation » et le néolibéralisme[20].
Même si au début les dirigeants croates et slovènes semblaient représenter une
aile « libérale » dans processus, au cours des années 1990 les
tendances politiques intérieures prenaient des caractéristiques semblables à
celles des pays voisins[21].
[1]
SAMARY Catherine, La fragmentation de la
Yougoslavie. Une mise en perspective. Institut International de Recherche
et Formation, Cahiers d’étude et de
recherche, N° 19/20, 1992.
[2]
Voir par exemple : SAMARY Catherine, Le
marché contre l’autogestion. L’expérience yougoslave, La Brèche/Publisud,
1988 ; SAMARY Catherine, Plan,
marché et démocratie. L’expérience des pays dits socialistes, Institut International
de Recherche et Formation, Cahiers
d’étude et de recherche, N° 7/8, 1988 ; GUEZENNEC Georges, La
Yougoslavie autogestionnaire. Bilan critique d’une époque prestigieuse, Edition CREER, 1991 ; Collectif, De l’unification à l’éclatement. L’espace
yougoslave, un siècle d’histoire, ouvrage collectif, Collection des
Publications de la BDIC, 1998 ; SIRC
Ljubo, « Socialisme de marché et conflits en Yougoslavie », In Revue d'études comparatives Est-Ouest,
Volume 8, 1977, N°1. pp. 39-91.
[3]
Voir SAMARY Catherine, La fragmentation
de la Yougoslavie. Une mise en perspective… op. cit.
[4]
Voir AHTIK Vito, « Gestion ouvrière de l’entreprise et structures
économiques de la société. Naissance des conseils ouvriers yougoslaves »,
Sociologie et sociétés, vol. 3, n° 2, 1971, p. 189-208.
[5]
Voir SAMARY Catherine, Le marché contre
l’autogestion. L’expérience yougoslave, op. cit.
[6]
SAMARY Catherine, La fragmentation de la
Yougoslavie… op. cit., p. 11.
[7]
Idem.
[8]
OTA : Organisations de Travail Associé. On peut dire qu’il s’agit
« d’entreprises » (note d’édition).
[9]
BRERA Paolo A, « L'économie yougoslave face au programme de
stabilisation » ; in Revue
d’études comparatives Est-Ouest, volume 16, 1985, N°1. pp. 121-152.
[10]
Idem.
[11]
Canapa Marie-Paule, « Crise des nationalités et crise du système politique
en Yougoslavie ». In Revue d’études
comparatives Est-Ouest, volume 22, 1991, N°3. pp. 81-107.
[12]
SAMARY Catherine, La fragmentation de la
Yougoslavie… op. cit., p. 26.
[13]
Idem.
[14]
Voir : DE FELICE Micheline, « Yougoslavie : crise économique,
mouvement de grève et syndicats ». In Revue
d’études comparatives Est-Ouest, Volume 20, 1989, N°1. pp. 55-84.
[15]
De FELICE Micheline, « La crise
politique, économique et sociale des années 80 », in De l’unification à l’éclatement. L’espace
yougoslave un siècle d’histoire, ouvrage collectif dirigé par L. GERVEREAU
et Y. TOMIC, Musée d’Histoire Contemporaine-BDIC, 1998, pp. 152-159.
[16]
Economies En Transition (note d’édition).
[17]
Economies Planifiées Socialistes (note d’édition).
[18]
ANDREFF Wladimir, « Le pluralisme
des analyses économiques de la transition », in Analyses économiques de la transition postsocialiste, La
Découverte, 2002, p. 316.
[19]
Holcblat Norbert, ‘La
privatisation en Europe de l'Est : problèmes, méthodes et réalités’. In: Economie et statistique, N°279-280, 1994.
pp. 101-120.
[20] Voir : KULJIC Todor, “HISTORIOGRAPHIC REVISIONISM in Post-Socialist
Regimes”, in The Balkans Rachomon –
Historiography and literature on Dissolution of SFRY, Helsinki Files No.11,
Helsinki Commitee for Human Right in Serbia, Beograd 2002, pp. 7-47.
[21] Idem.
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