Source: Courant Communiste Révolutionnaire du NPA
Un choc politique majeur qui fait trembler l’Europe
En Grèce, le courant conservateur Nouvelle Démocratie (ND) et le PASOK social-démocrate, qui se sont alternés à la tête du pays depuis la fin de la dictature militaire, il y a 37 ans, et qui ont imposé ensemble les diktats d’austérité de l’UE, se sont effondrés.
Par rapport à
la dernière élection, il y a trois ans, ND est tombé de 2,3 millions à
1,2 million de voix, de 33% en 2009 à autour de 20%. Les votes pour le
PASOK ont chuté de 3.000.000 à… 800.000, passant de près de 43% en 2009
à un peu plus de 13% dimanche dernier. Ensemble, les deux partis
bourgeois traditionnels ont reçu moins d’un tiers des suffrages
exprimés. Bien que ND ait la plus grande représentation au parlement en
raison d’une clause électorale antidémocratique qui décerne à celui qui
arrive en tête un supplément de 50 sièges, il n’a toujours pas assez de
soutien pour former un gouvernement dans le cadre d’un parlement de 300
sièges. Avec le PASOK, ND n’atteindrait que 149 sièges.
La Coalition de la gauche radicale (SYRIZA) a émergé
comme le véritable vainqueur de l’élection en triplant le nombre de ses
électeurs, en passant de 315.000 voix à plus de 1,1 millions. Le Parti
Communiste (KKE) progresse très légèrement. Il passe de 7,5 à 8,5% et il
gagne quelques sièges de députés, avec un groupe parlementaire de 26
contre 21 lors de la législature précédente. Gauche démocratique -DIMAR-
(rupture à droite de SYRIZA en 2010-2011) obtient 6% des voix et 19
députés. Antarsya (coalition de l’extrême gauche) semble stagner à 1,1%.
C’est le résultat le plus important des formations à la gauche de la
social-démocratie depuis 1958, quoique inférieur aux 50% à 54% des
intentions de vote que ces formations recueillaient dans les sondages
cet hiver.
Cet effondrement du régiment politique existant a
ouvert une situation de panique. C’est un moment dangereux pour l’Europe
et pour les marchés mondiaux. La Grèce n’a pas de gouvernement en
fonctionnement alors qu’elle devrait se prononcer sur une série de
remboursements obligataires dès cette semaine. Il s’agit de choix sans
concession qui ne sauraient attendre jusqu’à des nouvelles élections en
juin, si elles ont lieu. Plus sérieusement, le « plan d’aide à la
Grèce », fruit de plusieurs mois de négociations, est en piteux état.
Selon le journal grec Kathimerini, le dirigeant de SYRIZA Alexis Tsipras
aurait envoyé une lettre à José Manuel Barroso, Herman Van Rompuy et
Mario Draghi pour leur annoncer que le fait que le PASOK et la Nouvelle
Démocratie aient seulement recueilli 32% des voix implique que les
termes du plan de sauvetage ne peuvent plus être appliqués. Tsipras
veut maintenant que le PASOK et la Nouvelle Démocratie envoient à leur
tour une lettre dans le même sens au FMI et à l’UE. Cette situation a
poussé Antonis Samaras, chef de ND, à accuser Tsipras de mettre en
risque la participation de la Grèce à la zone euro.
SYRIZA et les limites d’une stratégie réformiste
Tsipras a proposé mardi 8 mai un plan en cinq
points : annulation immédiate du programme d’austérité, annulation de la
loi mettant fin aux conventions collectives, représentation
proportionnelle au sein du Parlement, nationalisation des banques et
formation d’un comité d’audit de la dette grecque. Au final cependant,
ce programme sème l’illusion qu’il serait possible de négocier
l’austérité, sans rompre avec l’UE et sans remettre en question la
propriété privée des grandes entreprises et les oligarques grecs qui, en
collaboration avec la Troïka, ont conduit le pays à la ruine.
SYRIZA est une formation politique qui travaille en
étroite collaboration sur le plan international avec le Front de Gauche
de Mélenchon et avec Die Linke en Allemagne. Cette formation a pu
canaliser le vote d’une bonne partie des secteurs populaires qui
cherchent une alternative « radicale » face à la crise qui met en danger
leurs conditions de vie et, dans certains cas, leur vie tout court.
Cependant, malgré une rhétorique radicale, elle soutient et défend les
institutions existantes, y compris l’Union Européenne. Pendant toute la
campagne, les candidats de SYRIZA ont très souvent souligné combien
« [ils n’étaient] pas contre l’euro, mais (…) opposés à la politique qui
est faite au nom de l’euro ». Les propositions de Tsipras sont des
chimères néo-rooseveltiennes mêlant des appels ridicules à des réformes
symboliques à l’usage inflationniste de la planche à billets. Elle
s’opposent à une lutte pour le pouvoir et pour la perspective de
gouvernements ouvriers en Europe et dans le monde qui appliqueraient une
politique socialiste.
Par son orientation réformiste, SYRIZA sème des
illusions vis-à-vis des institutions bourgeoises parmi les travailleurs
et secteurs des classes moyennes ; des illusions sur un possible
« changement radical » de la situation, mais pacifique, sans grands
bouleversements et en respectant les mécanismes de la démocratie
bourgeoise. Mais le plus dramatique de cette situation et de ses
conséquences, c’est que cela se produit au moment où cette démocratie
bourgeoise même est en pleine décomposition et où il y a une progression
de courants ouvertement fascistes et réactionnaires. Ainsi, au lieu de
préparer les masses à des luttes décisives face à la contre-révolution,
SYRIZA les endort et les mène dans une impasse, ce qui ne manquera de se
révéler néfaste dans un futur très proche.
La montée rapide des courants d’extrême droite et des fascistes
À l’extrême droite, les Grecs Indépendants (Droite
populiste) recueillent 11 % des suffrages sur la base de la démagogie
nationaliste contre la politique d’austérité de la coalition ND-PASOK.
Et, plus inquiétant encore, Aube Dorée (Chryssi Avy en grec) ,
groupuscule néo nazi, disposant de groupes de nervis, fait son entrée au
parlement. D’un score insignifiant (0,29% en 2009) Aube Dorée passe à
près de 7% des voix et disposera de 21 députés dans le prochain
parlement.
Voyons les grandes lignes de son programme :
nationalisation des banques ayant reçu une aide de l’Etat, réexamen de
la dette, arrestation immédiate et expulsion de tous les immigrés
illégaux, surveillance spéciale des frontières grecques avec des forces
spéciales de l’armée et mise en place de mines antipersonnel. Bref : une
idéologie confuse et inquiétante qui mêle démagogie anticapitaliste et
xénophobie autour d’une mystique nationaliste et antidémocratique
faisant office de programme, sans oublier le culte du chef (en
l’occurrence Nikolaos Michaloliakos) et son organisation paramilitaire
très poussée. « C’est un parti fascisant qui exprime les tendances les
plus extrêmes » [1], résume Georges Prevelakis, professeur de géopolitique spécialiste de la Grèce.
Cette rapide montée est l’expression de « l’énorme
poids de la petite et moyenne bourgeoisie dans la société grecque et
l’influence déterminante qu’elle est appelée à exercer sur les
événements à venir. Mais attention, il ne s’agit plus seulement de ça.
L’extrême paupérisation de cette « société de boutiquiers » à laquelle a
conduit l’application de plans d’austérité successifs, radicalise à
l’extrême cette petite et moyenne bourgeoisie grecque désormais en
haillons, la pousse loin de ses représentants politiques traditionnels,
la transforme en auditoire bienveillant de tous ceux qui professent des
solutions radicales à sa déchéance sociale. En somme, déracinée et
désespérée, ruinée et aux abois, cette petite bourgeoisie grecque en
colère est désormais disponible pour soutenir activement tout projet
politique qui lui semblerait offrir des solutions radicales à son
problème existentiel” [2].
En l’absence d’un discours radical et d’une attitude
véritablement alternative à gauche, ainsi que d’un programme offensif
contre la Troika et le capitalisme grec, qui puissent attirer les
couches petites bourgeoises, la démagogie et la pratique radicales des
fascistes peuvent les séduire. Comme le souligne Prévelakis, « c’est une
stratégie d’encadrement assez classique des populations fragiles. Dans
les quartiers où il y a des nombreux immigrés et une perception de
criminalité, ils proposent leurs services aux personnes âgées, les
accompagnant à la banque par exemple. Dans les quartiers populaires
d’Athènes, Aube Dorée s’est doucement construit l’image d’un groupe
chaleureux, sur lequel on peut compter parmi les Grecs durement touchés
par la crise que le gouvernement n’a pas aidés » [3].
Un autre facteur qui explique cette poussée d’Aube
Dorée est à chercher du côté de la participation au « gouvernement
technocratique » de Papadémos de l’extrême-droite conservatrice du LAOS.
En effet, une bonne partie de sa base électorale « traditionnelle » est
passée tout droit au vote pour Aube Dorée. C’est ce qui explique que le
LAOS n’ait même pas recueilli assez de voix pour conserver son groupe
parlementaire à l’Assemblée, obtenant 2,9% des voix alors qu’il en faut
3% pour y faire son entrée.
Mais au-delà de ces raisons conjoncturelles et du
score électoral de ce groupuscule en soi, le fait est que la Grèce
devient l’exemple le plus clair de comment la crise capitaliste et le
désespoir des masses créent un terrain favorable à des alternatives
politiques d’extrême droite qui ressemblent de plus en plus à celles des
années 1930, avec une combinaison de démagogie sociale, de
« radicalité » et de chauvinisme réactionnaire et xénophobe. Cependant,
ce qui est plus grave dans le cas grec (et ceci a évidemment un rapport
avec le degré plus avancé des conséquences de la crise) c’est qu’à la
différence du Front National en France, Aube Dorée se pose d’ores et
déjà en tant qu’organisation parlementaire et extra-parlementaire. Elle
agit en milice fascisante, promeut des pogroms dans les quartiers
d’immigrés, attaque physiquement les militants d’extrême gauche, etc. En
ce sens, et c’est extrêmement inquiétant, nous sommes peut-être face au
premier phénomène fasciste véritable en Europe occidentale dans le
contexte de la crise actuelle.
La nécessité d’un programme offensif contre l’UE, le FMI et les grands capitalistes grecs
Néanmoins, si les variantes fascisantes trouvent un
certain écho, c’est également parce que les mobilisations qui traversent
la Grèce depuis des nombreux mois et dans lesquelles on peut voir une
tendance à la radicalisation [4]
se heurtent à des limites, dans le sens où ce sont des actions de
masses, mais canalisées par les directions syndicales. Afin de pouvoir
surmonter cette impasse et passer véritablement à une bataille qui
oblige l’adversaire à reculer, il est indispensable d’avoir un programme
offensif contre le capital. Les bureaucraties syndicales ne veulent pas
politiser le conflit, ce qui bloque la possibilité d’y faire participer
toutes les couches du prolétariat dont l’avenir immédiat est bouché.
Comme disait Trotsky : « Afin de voir à quel point les masses sont
prêtes à aller à la grève générale, et en même temps renforcer leur état
d’esprit combatif, il est nécessaire de leur proposer un programme
d’action révolutionnaire », qui parte des consignes partielles et
épisodiques (par exemple, « A bas les plans d’austérité ! » ou
« Stoppons les réformes du travail » !, etc.) pour aller vers un système
de revendications transitoires qui amène à la conclusion de quelle est
la tâche centrale de notre époque, posant le problème du pouvoir.
Autrement dit, il n’y a que l’existence d’une alternative crédible face à
l’offensive capitaliste qui peut convaincre les travailleurs et leurs
organisations de faire un pas supplémentaire dans l’action et ouvrir le
chemin à la grève générale politique ou révolutionnaire.
En Grèce ce problème est devenu central. Au long des
dernières années, des centaines de milliers de grecs sont descendus
dans les rues et ont montré une détermination et une combativité
impressionnantes en participant à plusieurs grèves générales d’un ou
deux jours organisées par les syndicats. Mais aucune de ces actions n’a
empêché la succession ininterrompue de mesures d’austérité. Les
travailleurs n’ont pas besoin d’une nouvelle grève générale limitée et
sans perspective. En revanche, le prochain pas objectivement nécessaire
est une grève politique reconductible qui mette à bas le gouvernement
technocratique de Papademos imposé par la Troika. Toute autre stratégie
risque de faire que les tendances à la radicalisation qui commencent à
émerger ouvrent la voie à la démoralisation et la défaite. « Il ne faut
pourtant pas croire que la radicalisation des masses continuera
d’elle-même, automatiquement. La classe ouvrière attend une initiative
de ses organisations. Quand elle en sera venue à la conclusion que ses
attentes sont trompées -et cette heure n’est, peut-être, pas si loin- le
processus de radicalisation se brisera, se transformera en
manifestations de découragement, de prostration, en des explosions
isolées de désespoir. A la périphérie du prolétariat, des tendances
anarchistes côtoieront des tendances fascistes. Le vin tournera au
vinaigre » (Trotsky).
Il est fondamental de défendre un programme et une
stratégie alternative pour éviter que des grèves impuissantes et sans
aucune perspective conduisent à l’échec et, dans le pire des cas,
finissent par affaiblir et épuiser le prolétariat.
Pour un front unique contre le danger fasciste, seule voie vers un contre-pouvoir ouvrier et populaire !
La Grèce montre de façon extrême et urgente la
nécessité de rétablir le rapport indissociable entre programme et
stratégie comme tâche préparatoire fondamentale que les organisations
d’extrême-gauche ont devant elles avant que les évènements décisifs
n’aient lieu. Il s’agit de forger un projet contre-hégémonique à celui
de la Troïka et à la bourgeoisie impérialiste grecque, qui soit capable
de se poser la question du pouvoir, non pas comme une question
abstraite, mais en tant que problème concret afin de faire un saut
révolutionnaire dans l’action et l’organisation des classes exploitées.
Face à un probable approfondissement de la lutte de
classes, les tendances contre-révolutionnaires vont se renforcer et
compter plus ouvertement avec le soutien de secteurs de la bourgeoisie
et de la petite-bourgeoisie, comme la montée de l’Aube Dorée le montre
déjà. La préparation à des évènements déterminants, à l’image de la
lutte antifasciste, exige l’unité d’action et l’organisation la plus
large des couches exploitées de la société grecque, principalement des
organisations de la classe ouvrière. Evidemment, il s’agit d’unifier
toutes les catégories de travailleurs, y compris les centaines de
milliers de travailleurs immigrés, qui sont les premières victimes des
bandes fascistes, et le million de chômeurs qui, comme la plupart des
travailleurs immigrés, sont exclus du « circuit normal
d’exploitation ».
Cependant, la gauche radicale en Grèce ne semble pas
avoir pensé à cette question centrale pour le développement, dans un
sens révolutionnaire, du processus de radicalisation des masses. D’une
part, le KKE et son mélange de troisième période stalinienne et de
réformisme électoraliste opposé à la moindre unité d’action, constitue
un obstacle absolu à la possibilité de développement d’organismes
d’auto-organisation des masses, qu’ils s’appellent soviets, comités
révolutionnaires ou autre. Comme le soulignait Trotsky, « la création
des Soviets présuppose l’accord des différents partis et organisations
de la classe ouvrière, en commençant par les usines ; cet accord doit
porter autant sur la nécessité des Soviets que sur le moment et le mode
de leur formation. Cela signifie : les Soviets sont la forme achevée du
front unique à l’époque révolutionnaire et leur apparition doit être
précédée par la politique de front unique dans la période
préparatoire ». Et d’autre part, le reste des organisations de la gauche
radicale, y compris l’extrême-gauche, n’a aucune homogénéité
stratégique, y compris en son sein. Comme le souligne Stathis
Kouvélakis, « SYRIZA est en fait une coalition composée d’une dizaine de
formations, qui sont loin de converger sur tout ; d’ailleurs, la
principale d’entre elles, la Coalition de gauche (Synaspismos), est
divisée entre des courants très distincts, qui s’opposent sur la plupart
des questions stratégiques de l’heure. Sans même parler de
l’extrême-gauche, créditée d’environ 1% des voix, pour l’essentiel
regroupée dans la coalition Antarsya, mais qui se divise elle aussi sur
la perspective stratégique ».
Cependant, même si cette description montre bien le
drame et le risque que signifie le fait d’arriver à un processus aigu de
la lutte de classes sans une certaine homogénéité en ce qui concerne
les « hypothèses stratégiques » mais aussi le rapport de celles-ci avec
le programme, Kouvélakis propose une « solution » qui manque de
substance révolutionnaire face aux problèmes qui se posent en Grèce. De
façon surprenante, il défend une « solution de type Kirchner » [5]
. Il présente comme une alternative l’issue qui, en Argentine, a amené à
clore le processus ouvert à partir de la chute révolutionnaire de De la
Rua. Le kirchnérisme a énormément contribué à recomposer l’autorité de
l’Etat capitaliste, complètement délégitimée, ainsi quà rétablir les
bases pour une accumulation capitaliste nationale. Voilà qui révèle bien
la misère stratégique de la gauche radicale ou de l’extrême-gauche. Ce
n’est pas un hasard si Kouvélakis soutient Mélenchon en France, un
politicien qui se prépare stratégiquement pour sauver l’Etat et le
capitalisme français à la façon d’un Blum en cas de besoin, face à une
éventuelle montée de la lutte de classes dans la prochaine période.
C’est pourquoi, aussi bien face aux dérives fascisantes que face à la
perspective d’un gouvernement aux traits front-populistes dirigé par
SYRIZA qui pourrait sortir de nouvelles élections en juin, les marxistes
révolutionnaires doivent défendre un programme qui, tout en commençant
par la nécessité de l’annulation du payement de la dette, comme un
premier pas dans le sens de la récupération de la souveraineté du pays,
fasse le lien avec les problèmes les plus urgents des travailleurs et
des masses grecques. Ce programme devrait inclure également la
nationalisation de la banque sous contrôle des travailleurs, le monopole
du commerce extérieur et l’expropriation des magnats grecs liés à la
banque, à la construction, au tourisme, au transport maritime, à
l’énergie, dans la perspective d’un gouvernement ouvrier et populaire.
Ce devrait être un gouvernement qui pose les premières pierres de la
construction socialiste et, surtout, qui puisse donner un élan à la
révolution européenne, seule façon de résoudre de manière progressiste
le drame grec et la crise dans laquelle la bourgeoisie impérialiste a
soumis l’Europe entière.
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[1] « Grèce : qui sont les néonazis du parti « Aube dorée » ? » Le Monde.fr | 05.05.2012
[2] « Soixante sept ans après la fin de la Deuxième Guerre Mondiale et le procès de Nuremberg, nous voici donc en en pleine République de Weimar à la grecque… », Yorgos Mitralias 3/5/2012
[3] « Grèce : qui sont les néonazis du parti « Aube dorée » ? » Le Monde.fr | 05.05.2012
[4] Voir : « L’offensive semi-colonisatrice de l’Union Européenne… et les raisons de la résistance des travailleurs et de la jeunesse en Grèce » Philippe Alcoy 2/4/2012
[5] “Aussi incroyable que cela puisse paraître, aucune formation ne propose une solution de type Kirchner, car cela suppose une rupture avec le consensus européiste, qui traverse l’ensemble de la classe politique, y compris, d’une certaine façon, la gauche radicale. Une telle proposition, à mon sens la seule alternative concrète possible, est défendue par divers courants et sensibilités au sein la gauche radicale, et par une fraction croissante de l’opinion publique, sans être, jusqu’à présent, parvenue à s’imposer au sein des formations politiques en tant que telles, à l’exception d’Antarsya. Son fondement est la cessation de paiement à l’initiative du pays débiteur, et non imposé à celui-ci par ses créditeurs avec des conditions draconiennes, mais qui suppose aussi de retrouver la souveraineté monétaire, donc de sortir de l’euro, dont j’ai montré tout à l’heure qu’il se trouvait au cœur de la stratégie du désastre actuel (la « dévaluation interne ») non seulement pour la Grèce, mais pour l’UE tout entière. Ces mesures ne sont bien entendu qu’un point de départ, elles demandent à être complétées, notamment par la nationalisation du secteur bancaire, le contrôle des capitaux et l’imposition du capital et des couches les plus aisées. Ce n’est sans doute pas le socialisme, mais c’est un programme transitoire réaliste et pourtant radical, qui frappe au cœur la stratégie poursuivie avec un acharnement destructeur par les groupes dirigeants nationaux et européens”.
[2] « Soixante sept ans après la fin de la Deuxième Guerre Mondiale et le procès de Nuremberg, nous voici donc en en pleine République de Weimar à la grecque… », Yorgos Mitralias 3/5/2012
[3] « Grèce : qui sont les néonazis du parti « Aube dorée » ? » Le Monde.fr | 05.05.2012
[4] Voir : « L’offensive semi-colonisatrice de l’Union Européenne… et les raisons de la résistance des travailleurs et de la jeunesse en Grèce » Philippe Alcoy 2/4/2012
[5] “Aussi incroyable que cela puisse paraître, aucune formation ne propose une solution de type Kirchner, car cela suppose une rupture avec le consensus européiste, qui traverse l’ensemble de la classe politique, y compris, d’une certaine façon, la gauche radicale. Une telle proposition, à mon sens la seule alternative concrète possible, est défendue par divers courants et sensibilités au sein la gauche radicale, et par une fraction croissante de l’opinion publique, sans être, jusqu’à présent, parvenue à s’imposer au sein des formations politiques en tant que telles, à l’exception d’Antarsya. Son fondement est la cessation de paiement à l’initiative du pays débiteur, et non imposé à celui-ci par ses créditeurs avec des conditions draconiennes, mais qui suppose aussi de retrouver la souveraineté monétaire, donc de sortir de l’euro, dont j’ai montré tout à l’heure qu’il se trouvait au cœur de la stratégie du désastre actuel (la « dévaluation interne ») non seulement pour la Grèce, mais pour l’UE tout entière. Ces mesures ne sont bien entendu qu’un point de départ, elles demandent à être complétées, notamment par la nationalisation du secteur bancaire, le contrôle des capitaux et l’imposition du capital et des couches les plus aisées. Ce n’est sans doute pas le socialisme, mais c’est un programme transitoire réaliste et pourtant radical, qui frappe au cœur la stratégie poursuivie avec un acharnement destructeur par les groupes dirigeants nationaux et européens”.
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