Philippe Alcoy
Source: Courant Communiste Révolutionnaire du NPA
On assiste depuis quelques temps dans les journaux, à la radio et à la télé à une multiplication de reportages et d’articles sur « la dérive autoritaire » en Hongrie. Cet intérêt soudain pour les « atteintes à la démocratie » dans ce pays n’est pas une exclusivité de la presse française : tous les quotidiens des pays impérialistes en parlent. Même Hilary Clinton, secrétaire d’Etat américaine, a exprimé son « inquiétude » par rapport aux atteintes contre les « libertés démocratiques » en Hongrie dans une lettre adressée au premier ministre hongrois Viktor Orbán.
(José Manuel Durão Barroso, président de la Commission Européenne et Viktor Orbán, Premier Ministre Hongrois rigolant ensemble)
Des préoccupations très sélectives…
Evidemment quand la presse bourgeoise et les dirigeants impérialistes « dénoncent » les « atteintes à la démocratie » en Hongrie ils ne se réfèrent pas du tout au travail obligatoire imposé aux chômeurs Rrom (qui bientôt s’appliquera à l’ensemble des chômeurs du pays) [1] ou à la réduction drastique de la durée d’indemnisation pour les bénéficiaires de l’allocation chômage ; ils ne « s’inquiètent » pas du fait qu’en plein centre-ville de Budapest, la capitale, on se livre à la « chasse aux SDF », passibles d’une lourde amende ou de deux mois de « travaux forcés » en cas de « récidive de SDFisme ». Les fameuses « atteintes à la démocratie » ne sont pas non plus les lois visant à réduire le droit de grève, à faciliter le licenciement des travailleuses en congé maternité ou en congé maladie ou encore obligeant les retraités ayant bénéficié quelques années auparavant d’une préretraite à revenir sur le marché du travail. Non. Toutes ces mesures ne sont que la version hongroise des mesures adoptées un peu partout « contre la crise » et ne suscitent pas spécialement d’émois dans les chancelleries étrangères !
Les dirigeants occidentaux ont en revanche donné de la voix contre l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution qui implique notamment une réforme électorale très favorable au Fidesz, le parti conservateur au pouvoir, l’élimination du terme « République » de l’appellation officielle de la Hongrie, la référence explicite à Dieu et à la nation magyar (hongroise) dans la Constitution, la concession du droit de vote pour les minorités hongroises dans les pays de la région (notamment en Roumanie, Slovaquie et ex-Yougoslavie) visant à conforter le poids du Fidesz, les atteintes aux droits des femmes à l’avortement et aux droits des minorités nationales et sexuelles. Mais ces mesures qui constituent effectivement une attaque majeure contre les libertés démocratiques ne datent pas d’hier ! La loi sur les médias, par exemple, a été adoptée il y a plus d’un an. Quant à la nouvelle Constitution, bien qu’elle ne soit entrée en vigueur que le premier janvier, elle a été votée en avril 2011 !
Le véritable enjeu des protestations des dirigeants européens
Ce qui se cache derrière cette campagne médiatique très partielle menée contre Orbán et qui a réellement exaspéréles dirigeants impérialistes, à commencer par ceux de l’Union Européenne, ce sont en fait essentiellement deux projets de loi que le gouvernement national-populiste a finalement fait voter. La première concerne l’inscription dans la nouvelle Constitution d’une règle prévoyant la nécessité d’un vote à une majorité des deux tiers au Parlement pour tout changement en matière de politique fiscale, notamment pour modifier le taux unique d’imposition sur le revenu (16% actuellement et largement favorable aux plus riches). Pour les commentateurs de la bourgeoisie, cela « empêcherait les nécessaires ajustements en cas de dérapage du déficit ou de la dette » [2].
L’autre projet de loi qui est à la base de la réaction de l’UE concerne la modification des statuts de la Banque Centrale Hongroise (MNB) qui menacerait son « indépendance ». En effet, cette loi « consiste à retirer "[au] président [de la MNB] la prérogative de nommer ses adjoints, au profit du Premier ministre" (…) D’autre part, un autre aspect de cette réforme vise "à fusionner la banque centrale avec l’autorité de supervision des institutions financières (PSZAF) afin de créer une nouvelle institution" » [3].
Barroso et les agences de notations à l’attaque…
Une fois connue l’intention du gouvernement hongrois de faire voter ces lois, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a adressé une lettre à Orbán en lui demandant « de retirer ces deux projets de loi ’car ils contiennent des éléments qui pourraient être en contradiction avec le traité de l’Union’ et la Commission ’a des doutes sérieux sur leur compatibilité’ avec la législation européenne » [4]. C’est là que le bât blesse pour les dirigeants impérialistes européens. D’ailleurs, au même moment, une mission conjointe du FMI et de l’UE qui était à Budapest pour ouvrir des discussions sur un nouveau « prêt de soutien » d’entre 15 et 20 milliards d’euros à la Hongrie a immédiatement quitté le pays considérant que ces lois étaient inacceptables.
Les agences de notations n’ont pas été en reste. Standard and Poor’s (SP) a dégradé la note de la Hongrie, la reléguant en catégorie « spéculative rejoignant ainsi Moody’s qui avait fait de même en novembre dernier. Pour justifier cette dégradation SP évoque « le manque de prévision du cadre politique, qui pèse sur les perspectives de croissance à moyen terme de la Hongrie » [5]. Vendredi 6 janvier ça a été au tour de Fitch de reléguer la note hongroise à la catégorie « spéculative ». Fitch a justifié sa décision en disant qu’elle « reflète la poursuite de la détérioration de la situation budgétaire et extérieure et des perspectives de croissance du pays, qui résultent en partie de nouvelles politiques économiques non orthodoxes qui sapent la confiance des investisseurs et compliquent la conclusion d’un nouvel accord avec le FMI et l’UE » [6].
A la recherche d’une marge de manœuvre réactionnaire plus importante vis-à-vis de l’UE et du FMI : le pari risqué de V. Orbán
Comme nous venons de le souligner, les tendances au bonapartisme et à la concentration de plus en plus de pouvoirs dans les mains du Premier Ministre (appuyé sur une large majorité des deux tiers au Parlement) ne sont pas nouvelles en Hongrie. Mais ce qui a provoqué un changement dans l’attitude des dirigeants européens et de leurs chiens de garde médiatiques c’est que V. Orbán selon eux est allé « trop loin ».
En effet, dans le cadre d’une crise économique profonde, faire payer le plus lourd de la facture aux classes populaires ne suffit plus. Orbán et son gouvernement doivent « arbitrer » entre les intérêts des différentes fractions de la classe dominante hongroise et ceux des impérialistes. C’est le résultat de cet « arbitrage » qui ne plaît pas à l’impérialisme. En effet, alors que pour l’UE et le FMI toucher au principe « sacro-saint » de la soi-disant « indépendance » de la Banque centrale d’un pays est inacceptable, pour Orbán cela est fondamental dans la conjoncture actuelle. Ainsi « les dirigeants du Fidesz (…) ne cachent pas l’enjeu de la manœuvre : pouvoir puiser dans les réserves en devises du pays - 35 milliards d’euros - au cas où les négociations pour un nouveau prêt du FMI tourneraient court. Ayant déjà mis la main sur 11 milliards d’euros des fonds de pension privés, le gouvernement s’apprête à nationaliser ceux des 100 000 personnes ayant préféré rester dans ce système de cotisation, au risque de perdre leurs droits à une retraite d’Etat » [7].
La manœuvre du gouvernement hongrois ne vise même pas en réalité à faire payer une partie substantielle de la crise à l’impérialisme qui domine largement l’économie du pays. Elle consiste simplementà créer de meilleures conditions, selon Orbán, vis-à-vis de l’UE et du FMI, pour négocier des exigences plus « souples » pour un nouveau prêt. En effet, « dans la situation actuelle de l’Union européenne, Orbán joue sur le thème ’vous n’oserez pas nous laisser tomber car ce pourrait être le début de l’effondrement du château de cartes’. Il joue cette carte à ce moment-ci en sachant l’UE en grande fragilité et il se dit que l’Union n’osera pas prendre des mesures économiques qui risqueraient de mettre à mal le système bancaire hongrois qui est très dépendant des systèmes bancaires autrichien et allemand. Ces deux Etats ont beaucoup investi en Hongrie. Ils doivent donc y réfléchir à deux fois avant de mettre l’économie hongroise encore plus à mal. C’est cette carte-là que joue V. Orbán » [8].
La Hongrie est effectivement très fortement endettée en devises étrangères, notamment en francs suisses, et les banques allemandes et autrichiennes sont très exposées [9]. Il y a quelques mois seulement ces banques ont d’ailleurs crié au scandale à cause d’une mesure prise par Budapest et permettant aux Hongrois endettés en devises étrangères (environ 15 milliards d’euros) de bénéficier d’un taux de change « préférentiel » pour rembourser l’argent emprunté. A l’époque il s’agissait d’un taux permettant de changer 180 forints (la devise hongroise, HUF) au lieu de 234 contre un franc suisse et 250 HUF au lieu de 280 contre un euro. Cette mesure ne visait qu’à favoriser une petite partie des débiteurs aisés possédant une épargne à la hauteur de leurs dettes puisqu’une fois faite la demande de remboursement à taux préférentiel, le débiteur ne disposait que de soixante jours pour payer la totalité de sa dette. Mais c’est précisément ce genre de lois et cette « imprévisibilité » de V. Orbán qui affole les agences de notation ainsi que l’UE et le FMI.
Mais les impérialistes européens veulent une Hongrie complètement à ses ordres
Même si face aux menaces du FMI et de l’UE V. Orbán déclarait dans un premier temps que les négociations avec ces institutions étaient « importantes mais non cruciales », cette posture « intransigeante » commence à montrer ses limites. En effet, le forint poursuit sa chute libre face à l’euro. La dernière émission de titres de la dette a été un échec. Le taux d’intérêt des obligations hongroises à dix ans est de 11% et le coût de l’assurance contre un défaut de paiement de l’Etat Hongrois (CDS) continue de grimper. Tous ces éléments constituent une forte pression économique sur Budapest qui vient s’ajouter aux pressions politiques. C’est pour cela que même si pour l’instant Orbán dit que l’annulation des lois concernant la banque centrale et la fiscalité est exclue, on a assisté depuis début janvier à une multiplication de déclarations de responsables hongrois visant à rassurer les dirigeants européens quant à la volonté du gouvernement de respecter l’indépendance de la banque centrale et de trouver un accord avec le FMI et l’UE.
Comme le montrent clairement les cas de la Grèce et de l’Italie et leurs « gouvernements technocratiques » et d’union nationale [10], en ces temps de crise profonde du capitalisme, les pays impérialistes dominants n’exigent pas seulement de ces pays et, notamment, de leurs semi-colonies (comme c’est le cas de la Hongrie) une application pure et simple de « mesures d’austéritédraconiennes ». Ils exigent en outre que les gouvernements de ces pays soient complètement à leurs ordres. C’est exclusivement en ce sens que les mesures prises par Orbán visant à se créer une certaine « marge de manœuvre » sont perçues comme « inacceptables » et « contraires aux valeurs européennes », sous couvert de protestation contre les mesures anti-démocratiques présentes dans la nouvelle Constitution votée pourtant il y a plusieurs mois. D’ailleurs, on commence déjà à parler dans certains milieux de la nécessité de « mise à l’écart » de V. Orbán pour « débloquer » la situation [11].
Le « capitalisme magyar », l’utopie réactionnaire du Fidesz
De son côté le projet de V. Orbán et de son gouvernement n’a rien de progressiste et encore moins « d’anti-impérialiste ». Bien au contraire. Son discours (car c’est un discours jusqu’à présent) visant à la construction d’un « capitalisme magyar »est utopique et réactionnaire. Il est réactionnaire car il véhicule notamment les pires préjugés racistes et nationalistes contre les minorités nationales et les populations des pays voisins. Il est parfaitement utopique car il ne prétend à aucun moment en finir avec les liens de dépendance économique et de soumission qui relient étroitement la Hongrie à l’Allemagne, faisant du pays, à l’image des autres nations d’Europe centrale et orientale, un véritable hinterland industriel au service des multinationales allemandes [12].
Le terreau du projet de V. Orbán, c’est bien entendu la crise économique, mais aussi huit années de gouvernement « social-libéral » particulièrement corrompu et antipopulaire dont la banqueroute a permis au Fidesz d’obtenir une écrasante majorité au Parlement après les élections de 2010. Orbán en a profité pour avancer également contre la nomenklatura liée à l’ancien régime stalinien, convertie dans les années 1990 aux vertus de l’économie de marché et recyclée sous la forme d’un parti social-démocrate [13].
Alors que la crise économique sert de prétexte pour l’application de toutes les attaques contre les conditions de vie des travailleurs et des couches populaires afin de rendre le « capitalisme national » plus « compétitif », la majorité des deux tiers au Parlement permet à V. Orbán et à son gouvernement de remodeler l’Etat à leur guise, avançant vers un régime de plus en plus bonapartiste. Mais ce projet réactionnaire est vite rattrapé par une réalité économique dominée par des puissances impérialistes. Comme le souligne un analyste hongrois, « les banques hongroises n’ont pas assez de liquidité pour proposer des crédits en forint à un prix abordable. Et il ne faut pas rêver : elles ne seront jamais en mesure de supplanter leurs concurrents internationaux dans le domaine des crédits aux entreprises. Les nouveaux acteurs du capitalisme magyar ne pourront entrer sur le marché que par le biais de l’épargne ou de l’augmentation de capital. Or, la population n’a pas de quoi épargner ; l’Etat emprunte quant à lui massivement et les entreprises sont endettées jusqu’au cou » [14].
Cette situation d’attaques contre les classes populaires et de rhétorique nationaliste, alimente à son tour les sympathies d’une partie des couches populaires très durement frappées par la crise envers des partis plus ouvertement pro-fascistes comme le Jobbik et ses milices nationalistes.
Ni ingérence impérialiste, ni « capitalisme magyar » ! Seule la classe ouvrière peut en finir avec la soumission semi-coloniale de la Hongrie !
Devant l’impuissance de toute tentative d’opposition dans le Parlement, l’opposition bourgeoise déclare qu’elle poursuivra sa « résistance » dans la rue. Lundi 2 janvier il y a déjà eu une grande manifestation qui a rassemblé entre 70000 et 100000 personnes à Budapest à l’appel de plusieurs partis, syndicats et associations. Il est évident que l’opposition officielle fera tout pour que la contestation reste dans le cadre de la légalité bourgeoise. Les travailleurs, la jeunesse et les couches populaires n’ont rien à espérer de cette « opposition ». Lorsqu’elle a été au pouvoir, la corruption, les mensonges et les mesures d’ajustement ont préparé le terrain pour V. Orbán et le Fidesz.
Encore une fois, ce n’est pas une opposition parlementaire complètement vendue aux dirigeants impérialistes de l’UE et encore moins celle des proto-fascistes du Jobbik qui pourront offrir une alternative aux travailleurs et aux couches populaires de Hongrie face au tournant de plus en plus réactionnaire du pouvoir. Il n’y a que la mobilisation indépendante du mouvement ouvrier et populaire, renouant avec ses traditions de lutte à l’image de la Révolution des Conseils de 1956, qui pourra offrir une réelle alternative d’émancipation contre la crise et les tendances bonapartistes en procédant à l’expropriation des deux secteurs de la classe dominante qui aujourd’hui s’affrontent et en libérant le pays de tous ses liens semi-coloniaux qui le soumettent au capital impérialiste étranger, notamment allemand.
08/01/2012.
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[1] Sur le travail obligatoire imposé aux chômeurs Rroms et le contexte social, économique et politique dans lequel ces lois sont appliquées, voir P. Alcoy, « Hongrie : le travail obligatoire imposé aux Rroms est une attaque contre tous les travailleurs ! » (http://www.ccr4.org/Hongrie-le-travail-obligatoire)
[2] Le Monde, « Viktor Orban accélère le pas pour ‘renationaliser’ l’économie hongroise », 23/12/2011.
[3] ToutelEurope.eu, « Les projets de réforme hongrois inquiètent l’Union européenne », 23/12/2011.
[4] Id.
[5] Le Figaro, « La dette de la Hongrie jugée ‘spéculative’ », 22/12/2011.
[6] Le Figaro, « La Hongrie, dégradée par Fitch, se dit prête à négocier », 06/01/2012.
[7] Le Monde, art. cit. 23/12/11.
[8] Le Monde, « L’Europe réplique timidement au dangereux chantage hongrois », 31/12/2011.
[9] La banque autrichienne Raiffeisen est la plus exposée. Fin 2010 le montant des prêts de cette banque à ses clients en Hongrie s’élevait à 6.3 milliards d’euros ; autrement dit, 4,6% de ses actifs (136,5 milliards d’euros à fin 2010) et 8% de l’ensemble des prêts clients accordés par le groupe. L’autre banque autrichienne qui la suit, l’Erste Bank, disposait à la même période de 7,8 milliards de prêts accordés à ses clients hongrois, représentant 3,8% de ses actifs (205,9 milliards d’euros) et 5,8% de ses prêts au niveau de l’ensemble du groupe. Mi-2011, l’exposition totale des banques autrichiennes en Hongrie était de 41,6 milliards d’euros.
[10] VoirJ. Chingo « L’Europe et le tournant bonapartiste » (http://www.ccr4.org/L-Europe-et-le-tournant).
[11] « Les Etats-Unis pourraient faire pression sur la Hongrie pour remplacer le gouvernement du Premier Ministre Viktor Orban par un gouvernement technocratique comme la seule option pour prévenir un default, informe l’agence Index citant des sources proches du Ministère des affaires étrangères nord-américain » (Bloomberg.com, « U.S. May Press Hungary for Technocratic Cabinet, Index Says », 06/01/2012).
[12] On songera ainsi à l’inauguration en grande pompe par V. Orbán d’une nouvelle ligne de production à l’usine Audi de Gyõr en septembre 2011. Cette usine appartenant au groupe Volkswagen est connue pour recevoir d’énormes quantités de subventions de la part de Budapest afin de « sauver la production face aux menaces de délocalisations », ce qui revient tout simplement à financer une multinationale allemande… Les Investissements Directs Etrangers (IDE) représentent en Hongrie 60 milliards d’euros, soit plus de la moitié du PIB hongrois en 2010. Un quart de ces IDE viennent d’Allemagne et 13% d’Autriche.
[13] En raison des privatisations et de son ouverture au capital étranger la Hongrie, (et ses gouvernements sociaux-démocrates) était jusqu’il y a peu montrée en exemple par l’UE et le FMI comme modèle de transition au capitalisme en Europe centrale et orientale.
[14] Presseurop.eu, « Le capitalisme magyar, une fragile ambition », 22/12/2011.
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