Le
gouvernement de facto fait monter d’un cran la répression : 5 morts et
plusieurs blessés en une journée. Aucun dialogue n’est possible avec les
putschistes. Face à la répression il faut opposer la mobilisation
ouvrière et populaire.
La résistance ouvrière, paysanne et indigène contre le coup
d’Etat et le gouvernement putschiste se poursuit en Bolivie. Le foyer
reste la ville d’El Alto et le département de La Paz. Mais d’autres
régions sont aussi mobilisées pour exiger la chute du gouvernement de
l’autoproclamée présidente, Jeanine Áñez. C’est le cas de la zone
alentour de Cochabamba, la deuxième ville du pays. C’est en effet dans
cette région qu’une brutale répression a eu lieu ce vendredi faisant au
moins cinq morts et plusieurs blessés.
Así resistían la
represión en Sacaba que terminó con cinco asesinados por parte de la
Policía. #BoliviaGolpeDeEstado
#MasacreEnCochabamba
#FueraGolpistas
https://t.co/YyrUSFr6Zf
pic.twitter.com/kFtqVZ8J78
—
La Izquierda Diario (@izquierdadiario) November
16, 2019
Le gouvernement putschiste est issu des courants de droite et
réactionnaires, des fondamentalistes religieux et profondément racistes,
notamment de la région aux alentours de Santa Cruz et du Beni. Le
gouvernement d’Áñez compte sur le soutien des classes dominantes
boliviennes, de gouvernements dirigeants réactionnaires de la région
comme Bolsonaro et le putschiste vénézuélien Juan Guaidó. Mais le
soutien le plus important reste celui des Etats Unis, traditionnel
instigateur de coups d’Etats dans la région, sans oublier celui de l’Union Européenne.
Il s’agit avant tout d’un gouvernement revanchard. Et cela malgré le
fait qu’Evo Morales ait dans une grande mesure préservé l’essentiel des
intérêts des capitalistes boliviens et gardé une bonne relation avec les
capitaux impérialistes et ses agents locaux (n’oublions pas que Morales
s’est rendu au Brésil pour saluer Bolsonaro lors de son investiture).
Les vieilles classes dominantes blanches et racistes veulent prendre
centimètre par centimètre tout le pouvoir, avant tout politique,
qu’elles ont perdu durant les années de gouvernement du MAS (Mouvement
Au Socialisme, parti de Morales). C’est pour cela que les forces
répressives, piliers du coup d’Etat, ont commencé à tirer à balles
réelles sur les manifestants.
#URGENTE
Brutal represión en Sacaba contra organizaciones campesinas que
resisten el #GolpeEnBolivia.
Vía @marianovazkez.
https://t.co/ULgoO2PkgG
pic.twitter.com/nVTGuAS3ZI
—
La Izquierda Diario (@izquierdadiario) November
15, 2019
Nous voyons ainsi le caractère néfaste des déclarations d’Evo Morales
appelant au « dialogue », à la « négociation » avec les forces
putschistes revanchardes. Alors que Morales a proposé de rentrer au pays
pour « pacifier » la situation, les policiers et l’armée tirent à
balles réelles sur les manifestants et la présidente Áñez lui a répondu
que s’il rentrait il irait en prison et devrait « répondre devant la
justice » pour ses crimes.
Sur cette même ligne « pacificatrice » s’inscrivent les déclarations
de la bureaucratie de la Centrale Ouvrière Bolivienne (COB). La COB a
joué un rôle très important lors du coup d’Etat car sa direction a
« demandé » à Evo Morales de démissionner afin de calmer l’offensive
réactionnaire. Cela n’a fait qu’accélérer et encourager les forces de
droite, proto-fascistes. Maintenant que les travailleurs et les paysans,
humiliés par cette droite revancharde et colonialiste, se mobilisent
contre le coup d’Etat et se font tuer, la COB sort un communiqué
scandaleux appelant à « respecter l’ordre constitutionnel » pour le bien
de « la paix sociale ». Dans ce même communiqué la COB lance un clair
avertissement sur un ton menaçant à l’égard des syndicalistes et
sections qui soutiendraient la mobilisation et participeraient des
actions radicales des masses : « on ne permettra pas que des secteurs ou
des groupes radicaux brisent le mouvement syndical ». Dans son
communiqué, la COB ne dit strictement rien à propos de la brutale
répression. De cette façon, avec ses appels à la « paix sociale » au
milieu de la répression la COB couvre les agissements du gouvernement
putschiste et participe à la tentative de démobilisation des
travailleurs, des femmes, des paysans et des populations indigènes.
🇧🇴 Mientras
asesinan y reprimen a campesinos en #Cochabamba,
el MAS mantiene el diálogo con los golpistas y la COB se convirtió en
un apéndice de la derecha.#Bolivia
#BoliviaGolpeDeEstado
pic.twitter.com/Jh2l8OoVIH
—
Juan Andrés Gallardo (@juanagallardo1) November
16, 2019
Il faut rompre avec la politique conciliatrice d’Evo Morales et le
MAS qui amènent à l’impasse et désarment les masses face à la réaction.
Une réaction si virulente et revancharde qui, malgré le fait que Morales
propose une voie « conciliatrice », elle veut tout et préfère accentuer
la répression.
En ce sens, pour imposer une défaite aux forces réactionnaires, aux
militaires et policiers, aux groupes fascistes, les travailleurs et les
masses doivent poursuivre et accentuer la voie de la lutte mais aussi de
l’auto-organisation pour éviter que des bureaucraties comme celle de la
COB dévient, canalisent, voire participent à la répression de la
contestation. Contre les accords politiciens par en haut, sur le dos des
exploités et opprimés, il faut se battre pour une Assemblée
Constituante libre et souveraine, pour que les travailleurs et les
masses puissent remettre en cause l’ensemble du régime, sur les aspects
politiques sociaux mais aussi économiques.
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