Didier
Lallement arrive avec la double tâche de mater la contestation Gilet
Jaune et de « mettre de l’ordre dans la maison policière », et ce avec
une main de fer.
Le nouveau préfet de Paris, nommé par le gouvernement suite au
débordement du dispositif répressif mis en place la semaine dernière
dans la capitale lors de l’acte XVIII, est un pari sur le « tout
répressif ». Et le dispositif militaire mis en place pour l’acte XIX des
Gilets Jaunes en est une démonstration scandaleuse. Aux effectifs
habituels de CRS, de policiers en uniforme et en civil, aux blindés et
aux unités de la gendarmerie, aux canons à eau, à la police montée,
entre autres, se sont ajoutés l’armée, des drones et une nouvelle unité
d’élite dite « anti casseurs », la BRAV (Brigades de Répression des
Actions Violentes). Le tout pour « garantir l’ordre » à Paris.
Et pour vanter tout cela, le réputé très répressif, Didier Lallement a
passé en revu ses unités sur les Champs Elysées, désertés de passants
mais débordants de camions de la police, d’unités de CRS et de tout un
dispositif répressif. Le préfet Lallemant s’est ainsi mis en scène
descendant calmement les Champs, l’air martial, regard sévère, saluant
« ses hommes ». « Les forces de sécurité intérieures ne doivent plus subir, comme cela a pu être le cas précédemment » a-t-il déclaré ; c’est pour cela qu’il souhaite que les CRS fassent « preuve d’initiative » sur le terrain.
Cet ancien préfet de la Nouvelle-Aquitaine, où il a à son palmarès
répressif au cours des derniers mois deux mains arrachés et plusieurs
mutilés et blessés graves, arrive donc à Paris pour « rétablir l’ordre »
avec une main de fer. Un homme décrit par un ex collègue comme étant « très cassant avec les gens, très blessant. On n’avait jamais vu ça (…) Avec lui, c’est la politique de la terreur ».
Voilà le profil que le gouvernement, les classes aisés et le patronat
cherchaient désespérément pour essayer d’endiguer la crise sociale et
politique mais aussi la crise au sommet de l’appareil d’Etat. Car
Lallement devra aussi diriger d’une main de fer la préfecture de police
de Paris, cet « Etat dans l’Etat » qui répond à des logiques et intérêts
propres, et qui semble en conflit avec l’exécutif ces derniers temps,
rendant la gestion des scandales encore plus épineuse pour un
gouvernement embourbé.
Aujourd’hui, le gouvernement et son nouvel émissaire répressif
veulent que leur dispositif soit un « succès » et pouvoir crier d’un
chant cynique « l’ordre règne à Paris »… sous la botte et l’acier. Ils
veulent mater la contestation et avancer pour mettre fin aux oppositions
et frictions à l’intérieur de l’appareil de l’Etat.
Cependant, malgré l’énorme dispositif répressif et la nomination d’un
« fou furieux » (comme le définissent certains de ses anciens
collègues) à la tête de la police de Paris, rien n’assure le succès du
gouvernement. Et même en cas de « succès » personne ne peut prévoir le
prix politique à payer. La crise du gouvernement continue et la
mobilisation des Gilets Jaunes tient malgré la répression et la
propagande hostile du gouvernement.
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