Fervent
admirateur d’Israël et servilement dévoué aux intérêts de
l’impérialisme nord-américain, Jair Bolsonaro va déménager l’ambassade
brésilienne en Israël à Jérusalem. Une grande faveur à l’administration
Trump et au colonialisme sioniste.
Dans une interview accordée à un journal proche de Benjamin
Netanyahou, le président élu brésilien a confirmé qu’il entend déménager
l’ambassade brésilienne en Israël de Tel Aviv à Jérusalem, comme il
l’avait promis pendant la campagne. Ainsi, le Brésil deviendra le
troisième pays à franchir le pas après les Etats Unis et le Guatemala.
Cette décision, qui va à l’encontre toutes les résolutions de l’ONU,
est un clin d’œil supplémentaire à l’égard de l’administration Trump aux
Etats-Unis qui se trouve, sur ce dossier, complètement isolée. C’est
également un clin d’œil à son électorat évangéliste fondamentaliste,
profondément pro-Israël, ainsi qu’au sionisme.
« Quand on m’a demandé, pendant la campagne, si je le ferai une fois
élu président, j’ai répondu « oui, c’est à vous [aux israéliens] de
décider quelle est la capitale d’Israël, et à d’autres nations »’ », a
ainsi déclaré Bolsonaro.
Mais Bolsonaro ne s’est pas arrêté là. Il a également lancé une
menace directe à la représentation diplomatique de la Palestine au
Brésil. Tout d’abord en disant qu’il prétend déplacer l’ambassade
palestinienne à Brasilia : « elle a été construite trop proche du palais
présidentiel (…) aucune ambassade ne peut se situer aussi proche du
palais présidentiel, alors nous voulons la déplacer ». Puis il a
carrément remis en cause la légitimité d’une quelconque représentation
diplomatique palestinienne : « la Palestine doit d’abord être un Etat
pour avoir le droit à une ambassade ».
Et comme si cela n’était pas assez, Bolsonaro a réaffirmé sa position
de laquais complet du sionisme : « soyez certains que vous pouvez
compter sur notre soutien à l’ONU dans presque toutes les questions
liées à Israël ».
Si ces prises de position se concrétisent une fois Bolsonaro nommé
président en janvier 2019, cela pourrait avoir des conséquences pour la
politique étrangère du pays sud-américain. En effet, beaucoup de pays
arabes importent des biens, notamment alimentaires, du Brésil. Cette
décision pourrait déclencher un mouvement de boycott des produits
brésiliens.
Bolsonaro, très souvent présenté comme un « nationaliste » par la
presse internationale, est en train de démontrer la vérité de sa
politique : une soumission complète aux intérêts impérialistes, à
commencer par ceux des Etats-Unis. En effet, ces courants politiques
réactionnaires de droite dans les pays de la périphérie, à la différence
de ceux qui se développent dans les pays capitalistes centraux, ne sont
pas « protectionnistes » mais au contraire totalement néolibéraux et
ouverts aux capitaux étrangers, car dépendants de ces mêmes capitaux.
Avec sa position sur Israël, Bolsonaro montre que son courant est
aligné derrière les Etats-Unis non seulement sur le terrain économique
mais aussi géopolitique. C’est quelque chose que l’on peut voir aussi
dans ses positions sur la Chine, principal partenaire commercial du
Brésil. De plus en plus Bolsonaro et son équipe se montrent hostiles à
Pékin, évoquant la possibilité de limiter les investissement chinois en
direction du Brésil.
Cette politique est déjà en train de générer des inquiétudes parmi
les classes dominantes brésiliennes qui voient d’un très bon œil toutes
les promesses « esclavagistes » du président élu mais craignent qu’une
politique aventureuse ne puisse nuire à leurs affaires à l’étranger.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire