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au pays où les salariés doivent accepter de se faire humilier,
maltraiter et même violer sans rien dire ni faire, au risque d’y perdre
leur vie. Tuti Tursilawati n’a pas voulu se laisser faire.
Tuti Tursilawati, était le nom de cette employée domestique
indonésienne travaillant en Arabie Saoudite. Elle a été exécutée lundi
dernier accusée d’avoir tué son agresseur sexuel, le père de son
employeur. Selon l’ONG indonésienne Migrant Care, il s’est agit d’un
acte de légitime défense. Les faits s’étaient produit sept ans
auparavant quand Tuti craignant être à nouveau victime d’abus sexuels a
battu à mort son agresseur avec un bâton.
Comme si cela n’était pas assez, alors que Tuti avait réussi à
s’enfuir, elle a été violée par neuf hommes. Après cet acte barbare Tuti
a été arrêtée par la police et condamnée à la peine de mort.
Tuti Tursilawati était mère d’un enfant et ni sa famille ni les
autorités indonésiennes n’ont été informés au préalable de son
exécution. Le président indonésien et son ministre des affaires
étrangères ont protesté auprès des autorités saoudiennes.
L’histoire tragique de Tuti est un symbole de la réalité des
travailleurs et travailleuses migrants en Arabie Saoudite. Car en plus
du caractère sauvage des agressions sexistes contre Tuti, cette affaire
expose le fait que les travailleurs étrangers en Arabie Saoudite n’ont
aucun droit. On assiste à un cas de véritable esclavage pour les
salariés arrivés de l’étranger pour travailler dans le royaume et aider
leurs familles restées au pays.
En effet, ces travailleurs sont complètement dépendants de leurs
employés qui en général confisquent leurs passeports, qui ont le droit
d’émettre des « laissez passer » pour qu’ils puissent aller d’une ville à
une autre au sein du pays, ou même quitter le pays. Bien évidemment,
ces salariés n’ont aucun droit social ou d’organisation. L’humiliation,
les abus et l’arbitraire font partie de leur quotidien.
C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre cette condamnation brutale.
Une punition « exemplaire » était nécessaire dans un cas comme cela.
Pour le pouvoir saoudien il s’agit de maintenir l’état de peur et de
répression permanente sur l’ensemble des travailleurs et travailleuses
migrants dont l’économie saoudienne en dépend. En effet, dans un pays où
la structure économique est littéralement dépendante de la main d’œuvre
semi-esclave étrangère, tout acte de « rébellion », même de légitime
défense comme dans le cas de Tuti, mérite une dure sanction.
Le régime saoudien, ami et client de la France et des autres
puissances impérialistes, joue l’un des rôles les plus néfastes au Moyen
Orient. Gardien des intérêts impérialistes dans la région, gendarme
contre-révolutionnaire confirmé, à l’intérieur du pays conserve l’un des
régimes les plus rétrogrades au monde.
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