A
quelques heures du résultat du premier tour des élections
présidentielles brésiliennes, le joueur de foot à la retraite Ronaldinho
apporte son soutien sur Twitter au candidat d'extrême droite Jair
Bolsonaro.
A la surprise de beaucoup de ses fans, le footballeur à la
retraite Ronaldo de Assis Moreira, aussi appelé Ronaldinho a posté sur
Twitter un message disant « pour un Brésil meilleur, je souhaite la
paix, la sécurité et quelqu’un qui nous rende le bonheur. J’ai choisi de
vivre au Brésil, je veux un Brésil meilleur pour tous », puis une photo
de lui de dos arborant un maillot numéroté « 17 », le numéro désignant
Jair Bolsonaro dans les urnes électroniques, signifiant donc un soutien
franc en sa faveur.
Por um Brasil melhor, desejo paz , segurança e alguém que nos devolva a alegria. Eu escolhi viver no Brasil, e quero um Brasil melhor para todos!!! pic.twitter.com/DD5GUBQuVx— Ronaldinho Gaúcho (@10Ronaldinho) 6 octobre 2018
Si on pouvait encore se permettre de douter de son affiliation à l’extrême droite brésilienne il y a quelques mois,
au moment de sa possible participation à une liste du parti d’extrême
droite Patriotas pour le poste de sénateur de l’Etat de Mina Gerais, ce
tweet a le mérite de confirmer les positions réactionnaires de l’ancien
du Barça.
Mais la prise de position de Ronaldinho contraste avec celles
d’autres ex-stars du football brésilien. C’est le cas de l’ancien joueur
de l’Olympique de Lyon, Juninho Pernambucano, qui dans une interview au journal espagnol El Pais déclarait : « on
me dit que je défends les délinquants. Mais il faut arrêter avec cette
histoire de trouver que tous les crimes sont égaux. Une chose c’est un
assassin, une autre chose c’est le type qui vole. Je ne peux pas mettre
en prison un jeune de 18 ans parce qu’il a volé (…) Quand il en sort, il
a envie de se venger de la société. C’est pour cela que je m’énerve
quand je vois des joueurs ou ex-joueurs de football de droite. Nous
venons d’en bas, nous avons été élevés avec le peuple. Comment
pouvons-nous passer de l’autre côté ? Tu vas soutenir Bolsonaro mon
frère ? ».
Dans la même interview, en constatant ses positions, on lui demande
s’il ne se considère pas un privilégié, à quoi il répond : « Je suis
déjà dans une bonne position. J’aurais pu me taire, heureux avec ma vie
et profitant de avantages, étant donné que le système m’aide. Mais quel
bonheur c’est celui-là ? (…) Il y a des jeunes de 20-30 ans qui vivent
encore chez leur parents et passent toute la journée à regarder la télé,
une génération désillusionnée. Ce n’est pas ce pays-là que je veux pour
mes filles ».
Les mots de Juninho démontrent que malgré leur train de vie très
confortable, les ex stars de football qui jouissent d’une grande
sympathie et influence parmi les masses, ne sont pas condamnées à
devenir fonctionnels aux idées réactionnaires et à prêcher le
conformisme dans un système basé sur l’exploitation et l’oppression de
millions dans le monde. Les positions politiques de Ronaldinho au
contraire sont l’exemple du pire des évolutions politiques de ces
joueurs qui un jour ont aussi subi l’oppression et l’exploitation
capitaliste.
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