Le
Yémen est dévasté par la guerre. Sa population, déjà affaiblie par la
famine, est de plus en plus anéantie par le choléra : selon l’Unicef, on
en compte 250 000 cas en seulement six mois, dont les principales
victimes sont les enfants.
« L’épidémie de choléra est arrivée au moment où le système était
en train de s’effondrer, où la pauvreté s’approfondissait, où la
malnutrition atteignait des sommets. Pouvez-vous imaginer ce que la
diarrhée peut faire à un enfant qui est déjà affaibli, dont le système
immunitaire est au plus bas – des enfants âgés de six mois pèsent à
peine 2,5 kilos ? ». Voilà le témoignage déchirant de la docteure Meritxell Relaño, représentante de l’Unicef au Yémen.
La situation est en effet catastrophique. L’épidémie est en train de
progresser à vue d’œil. Elle se développe sur le terrain de la
dévastation provoquée par la guerre, de la misère et de la famine. Près
de mille personnes sont déjà mortes de choléra dans tout le pays.
Selon l’ONG Save the Children, un enfant yéménite est infecté par le
choléra toutes les 35 secondes. Deux millions d’enfants sont victimes de
malnutrition. « Vous ne pouvez pas imaginer la peur dans les yeux des mères (…). Dans certains cas il y a trois [enfants] par lit », dit la docteure Mariam Aldogani, conseillère de Save the Children.
Car effectivement, les rares hôpitaux qui restent debout sont
surchargés. Certaines personnes doivent faire des centaines de
kilomètres pour pouvoir faire soigner leurs proches. Parfois elles
doivent dépenser toutes leurs maigres économies en taxis pour
transporter les malades. Et les ressources pour soigner les patients
dans les hôpitaux sont très maigres. Le pays est bloqué ; l’aéroport de
la capitale, Sanaa, fermé. Rien n’arrive pour aider la population.
Les gens sont en train de mourir au Yémen. Et ce ne sont pas
seulement les bombes. Le choléra, maladie du sous-développement et de la
misère, est en train de ravager la population démunie.
Mais cette épidémie meurtrière, n’est pas une fatalité tombée du
ciel, une « malédiction ». Elle est le résultat d’une guerre menée
principalement par l’Arabie Saoudite et ses alliés mais aussi par des
forces liées à l’Iran. Le Yémen est devenu l’un des terrains d’une
dispute réactionnaire pour l’hégémonie régionale. Les puissances
impérialistes, notamment les Etats Unis mais aussi la France,
soutiennent leur allié saoudien et profitent pour faire de juteux
business en tant que marchands d’armes.
Ainsi, cette guerre réactionnaire est loin de voir la fin, bien au
contraire. Les classes dominantes régionales, ces pétromonarchies
parasitaires, promettent plus de guerres et de conflits, notamment après
le rebondissement de la crise au Golfe autour du Qatar.
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