La
rencontre entre le nouveau président français et la première ministre
britannique, Theresa May, avait au menu les négociations du Brexit et la
« lutte antiterroriste ». Une opportunité pour le « jeune loup »
gaulois d’étaler ses désirs d’autoritarisme.
Macron est devenu le champion, la star, le jeune espoir du capital
européiste. La classe capitaliste en France et en Europe espère que ce
« jeune loup », pragmatique, mais surtout profondément pro-patronal
réussisse à sauver le « projet européen » mis à mal par des années de
crise. On espère que le vieux projet réactionnaire des vautours du
capital européen soit sauvé par ce jeune faucon, prêt à tout araser.
Et c’est en se présentant en tant qu’acteur central sur la scène
européenne que Macron a reçu Theresa May. Le contraste entre les deux
était évident. Macron se sent pousser des ailes et s’aiguise les griffes
en songeant à la majorité absolue qu’il est en passe d’obtenir dimanche
prochain lors du second tour des élections législatives ; May arrive
affaiblie après l’échec humiliant de sa stratégie d’appeler à des
élections anticipées.
Dans ce contexte Macron a voulu se montrer conciliateur avec la
première ministre britannique et les futures négociations pour le
Brexit. Il est même allé jusqu’à dire que la « porte était ouverte »
pour que le Royaume-Uni reste dans l’Union européenne tant que la
négociation du Brexit n’était pas achevée.
Ces déclarations du « jeune loup » Macron font littéralement écho aux
paroles du « vieux vautour » Wolfgang Schäuble, ministre des finances
allemand, qui déclarait plus tôt dans la journée : « le gouvernement
britannique a dit qu’il allait poursuivre les négociations pour le
Brexit. On accepte la décision pour une question de respect. Mais s’ils
veulent changer de décision, bien sûr, ils trouveront les portes
ouvertes ».
Au-delà de ce que l’on pense du Brexit et de la signification
politique qu’il a pris, ces déclarations révèlent un aspect intrinsèque
du néolibéralisme politique : son dédain vis-à-vis des décisions prises
même dans le cadre de leur fausse démocratie. Et maintenant, ils
proposent ouvertement, à une première ministre discréditée et affaiblie,
de faire une manœuvre, voire de passer outre le vote populaire, pour
que la Grande-Bretagne reste dans l’Union Européenne.
Cependant, c’est surtout sur le dossier de la soi-disant lutte
antiterroriste que Macron et May ont révélé leur caractère autoritaire.
Parmi des mesures antiterroristes que May et Macron voudraient
appliquer, on retrouve une plus forte censure sur internet, notamment
les réseaux sociaux, soi-disant pour « supprimer les contenus qui
promeuvent, dans tout type de média, la haine et le terrorisme ». Or, à
juger par les premiers gestes du gouvernement Macron envers la liberté
de presse on constate toute la dangerosité d’une telle mesure pour la
liberté d’expression de l’ensemble de la population, notamment celle des
exploités et opprimés.
Une autre mesure brandie lors de cette conférence de presse est celle
qui viserait à « améliorer les moyens d’accès aux contenus cryptés »,
comme sur WhatsApp, pour « que ces messageries ne puissent pas être
l’outil des terroristes ou des criminels ».
Toutes ces mesures, plus les centaines de lois liberticides, ne
servent à empêcher aucun attentat ni à prévenir la « radicalisation » de
personne, comme on a pu le constater ces dernières années. Les moteurs
des attentats, ce sont les politiques impérialistes à l’étranger et la
misère et l’oppression à l’intérieur des frontières. Par contre, ces
mesures ne font que renforcer le contrôle de la population et notamment
de ceux et celles qui contestent les politiques antipopulaires de ces
gouvernement capitalistes.
Macron, malgré les apparences de sa probable victoire écrasante aux
législatives, sait que son gouvernement repose sur des bases fragiles.
Non seulement sa base de députés devra encore être testée, mais le
mécontentement avec son gouvernement et son plan d’attaques est déjà
énorme. Des explosions sociales et des luttes de la jeunesse et de la
classe ouvrière sont à prévoir. C’est dans ce cadre qu’il a besoin de
renforcer et approfondir le dispositif répressif hérité de son mentor
François Hollande.
Pour la classe ouvrière, la jeunesse précarisée et l’ensemble des
opprimés il s’agit de couper les ailes à ce jeune faucon au service de
vieux vautours capitalistes.
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