C’est
une catastrophe humanitaire qui se déroule sous nos yeux. Le choléra a
déjà tué 115 personnes en quinze jours à Sanaa et ces chiffres
pourraient être largement sous-estimés. La population yéménite est
exposée non seulement aux bombes et aux atrocités de la guerre, mais
aussi maintenant aux épidémies mortelles.
Depuis deux ans, le Yémen vit une guerre terrible. Une
coalition internationale, soutenue par les puissances occidentales (dont
la France), mène une guerre sans merci pour réinstaller ses alliés au
pouvoir contre les rebelles houthi, soutenus par l’Iran. Il s’agit en
effet d’une « guerre proxy » entre l’Arabie saoudite et l’Iran dans leur
lutte réactionnaire pour l’hégémonie régionale.
Cette guerre est en train de faire des ravages humanitaires.
L’économie du pays a été détruite, une partie de ses infrastructures
réduites à néant. Le Yémen est le pays le plus pauvre du « monde
arabe ». Sa population est en risque de famine et maintenant aux prises
avec une épidémie de choléra qui pourrait s’aggraver dans les jours à
venir.
Au milieu de cette catastrophe, seulement 45% des hôpitaux sont en
fonctionnement. Et ils sont remplis de patients atteints de choléra. Des
lits sont installés dans les cours, sous les arbres. Et on estime que
dans le pays les deux tiers de la population n’ont pas d’accès à de
l’eau potable, soit 17,5 millions de personnes.
Les autorités houthi de la ville ont décrété l’état d’urgence et ont lancé un appel à l’aide internationale.
Cette situation est le résultat d’une politique consciente de la part
de la coalition internationale menée par l’Arabie saoudite. Comme Assad
en Syrie, la pétromonarchie s’attaque à la population civile pour faire
plier ses ennemis. La destruction des hôpitaux, des autoroutes, des
réseaux d’eau potable et même le bombardement de réfugiés, ne sont que
quelques-unes des « prouesses » réalisées par cette coalition.
Les pays occidentaux « s’inquiètent » de façon hypocrite sur le sort
de la population locale et exigent une « solution politique » au
conflit. Mais en même temps continuent à armer leur allié saoudien. Et
le gouvernement de François Hollande a été l’un des champions sur ce
domaine. Il n’y aura rien à attendre de son successeur et ancien
ministre, Emmanuel Macron.
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