16.5.17

115 morts, 8500 cas suspects : le choléra fait des ravages au Yémen


C’est une catastrophe humanitaire qui se déroule sous nos yeux. Le choléra a déjà tué 115 personnes en quinze jours à Sanaa et ces chiffres pourraient être largement sous-estimés. La population yéménite est exposée non seulement aux bombes et aux atrocités de la guerre, mais aussi maintenant aux épidémies mortelles.
Philippe Alcoy

Depuis deux ans, le Yémen vit une guerre terrible. Une coalition internationale, soutenue par les puissances occidentales (dont la France), mène une guerre sans merci pour réinstaller ses alliés au pouvoir contre les rebelles houthi, soutenus par l’Iran. Il s’agit en effet d’une « guerre proxy » entre l’Arabie saoudite et l’Iran dans leur lutte réactionnaire pour l’hégémonie régionale.

Cette guerre est en train de faire des ravages humanitaires. L’économie du pays a été détruite, une partie de ses infrastructures réduites à néant. Le Yémen est le pays le plus pauvre du « monde arabe ». Sa population est en risque de famine et maintenant aux prises avec une épidémie de choléra qui pourrait s’aggraver dans les jours à venir.

Au milieu de cette catastrophe, seulement 45% des hôpitaux sont en fonctionnement. Et ils sont remplis de patients atteints de choléra. Des lits sont installés dans les cours, sous les arbres. Et on estime que dans le pays les deux tiers de la population n’ont pas d’accès à de l’eau potable, soit 17,5 millions de personnes.

Les autorités houthi de la ville ont décrété l’état d’urgence et ont lancé un appel à l’aide internationale.

Cette situation est le résultat d’une politique consciente de la part de la coalition internationale menée par l’Arabie saoudite. Comme Assad en Syrie, la pétromonarchie s’attaque à la population civile pour faire plier ses ennemis. La destruction des hôpitaux, des autoroutes, des réseaux d’eau potable et même le bombardement de réfugiés, ne sont que quelques-unes des « prouesses » réalisées par cette coalition.

Les pays occidentaux « s’inquiètent » de façon hypocrite sur le sort de la population locale et exigent une « solution politique » au conflit. Mais en même temps continuent à armer leur allié saoudien. Et le gouvernement de François Hollande a été l’un des champions sur ce domaine. Il n’y aura rien à attendre de son successeur et ancien ministre, Emmanuel Macron.

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