Philippe Alcoy
Hongrie 1956, la Révolution des Conseils. Dans cet extrait d'un
témoignage reproduit dans le livre de Georges Kaldy on peut lire toute
la tragédie et en même temps tout l'héroïsme de cette révolution. Ces
jeunes qui voulaient se battre jusqu'au bout. Pour le socialisme. Très
bien écrit, la situation est parfaitement décrite. Réaliser qu'on a
perdu et qu'on risque gros en plus. Ces jeunes qui veulent se battre
jusqu'au bout. Mais ils pleurent de tristesse. Ils pleurent d'impuissance.
Isolés, dans une montagne froide, humide. Entourés de chars et de
soldats russes. Envoyés par la bureaucratie stalinienne, démasquée,
écraser la révolution. Une bureaucratie certes démasquée mais non moins
sauvage et rageuse contre les travailleurs et les masses soulevées.
120.000 soldats, des chars. En face, des ouvriers, des soldats, des
jeunes. Mal armés. Mal préparés. Sans direction. Ou en tout cas sans
direction révolutionnaire capable de comprendre et être conséquente avec
le fait qu'il fallait préparer la lutte armée et non l'illusion des
négociations. Et pourtant les masses hongroises ont tenu près de dix
jours. Elles ont démoralisé certains soldats russes qui ne savaient pas
exactement contre qui ils se battaient. C'est l'histoire d'un acte
héroïque. C'est l'histoire d'une révolution, d'une révolution ouvrière
contre le stalinisme ; l'une des plus grandes révolutions du siècle
dernier. Une révolution oubliée. A 60 ans de cette prouesse de notre
classe, au milieu d'une offensive réactionnaire sur toute la ligne, il
faut faire revivre cette tradition, cette mémoire...
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