Philippe Alcoy
Publié le 31 août 2015
Source: Révolution Permanente
La « crise migratoire » qui touche l’Europe fait
la une des médias depuis plusieurs semaines. Les images d’une situation
catastrophique, qui révèlent la barbarie du système capitaliste et de
« l’Europe forteresse » nous arrivent tous les jours. L’un des faits les
plus absolument horrible étant la découverte macabre en Autriche la semaine dernière de 71 corps dans un camion abandonné sur le bord d’une autoroute.
C’est en Autriche, précisément, qu’a eu lieu la démonstration de
solidarité massive avec les migrants la plus importante du continent :
20.000 personnes ont défilé dans les rues de Vienne pour exprimer leur
soutien aux migrants et pour dénoncer les conditions d’accueil qui leur
sont réservées.
Cette manifestation est sans aucun doute un
bol d’air frais dans un climat de xénophobie montante qui gagne peu à
peu le continent. Les partis nationalistes et d’extrême droite européens
sont effectivement en train d’essayer de capitaliser sur une situation
dramatique. Avec leur poisson raciste ils essayent de diviser les
opprimés présentant l‘arrivée massive de réfugiés et de migrants fuyant
les guerres, la misère ou des régimes dictatoriaux comme un danger pour l’Europe.
Mais ces partis ne font que pousser jusqu’au bout la
logique même de la politique réactionnaire de protection des
« frontières de l’Europe » véhiculée par les institutions de l’UE. C’est
ainsi que l’on a pu voir s’ériger ces derniers mois et années des
« murs » anti-immigration dans plusieurs pays de la périphérie
géographique de l’UE comme celui à la frontière entre la Hongrie et la
Serbie.
Alors qu’une grande partie des migrants arrivent en
Europe comme conséquence de conflits attisés, voire déclenchés, par des
puissances impérialistes européennes, la seule réponse que l’UE a à
offrir, c’est la criminalisation des déplacés et de l’ensemble des
migrants, qu’ils échappent à des conflits armés ou non.
La jeunesse, la classe ouvrière et les secteurs
populaires des pays de l’UE doivent suivre l’exemple de l’Autriche et
multiplier les manifestations et les actions de solidarité avec
l’ensemble des migrants, qu’ils soient réfugiés politiques ou
économiques, pour qu’ils soient accueillis dans des conditions dignes,
ce qui implique d’exiger l’ouverture immédiate des frontières, comme
première mesure d’urgence.
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