Philippe Alcoy
Source: Révolution Permanente
A l’appel de plusieurs organisations syndicales
(CGT, FO, FSU, Solidaires) et politiques (NPA, PCF, Parti de Gauche,
entre autres) cinq mille personnes ont défilé dans les rues de Paris
pour exprimer leur solidarité avec les travailleurs et la jeunesse de
Grèce et pour dire NON au chantage de la Troïka.
Aux cris de « c’est pas les grecs, c’est pas les réfugiés, c’est les capitalistes qu’il faut virer » ou encore le traditionnel « so, so, solidarité avec le peuple grec »
la foule attirait l’attention des passants, des touristes et des
clients des bars et restaurants. Un défilé Bastille-Nation pour dénoncer
l’austérité imposée aux classes populaires en Grèce.
Alors que nous sommes à trois jours du référendum convoqué par le premier ministre grec Alexis Tsipras sur les mesures d’austérité proposées par la Troïka
et que personne ne peut affirmer avec certitude si c’est le « oui » ou
le « non » qui l’emportera, dans la manif parisienne c’était clairement
le « Oxi » (non) qui l’emportait.
Avec des cortèges syndicaux et politiques assez
fournis, cette démonstration de solidarité internationaliste est très
importante. En effet, ces dernières heures les pressions de la part de
la presse capitaliste, des différents dirigeants internationaux et de
l’opposition locale se sont multipliées pour que les électeurs votent
« oui ». D’ailleurs, aujourd’hui trois députés du partenaire de Syriza
au gouvernement, les Grecs Indépendants (Anel), ont déclaré être prêts à
voter « oui ». Sans aucun doute ces défections font écho aux hésitations de ces dernières heures du gouvernement grec lui-même.
Les politiques antipopulaires que les puissances
impérialistes sont en train d’imposer en Grèce ne tarderont pas à être
appliquées aussi dans les autres pays d’Europe. C’est pour cela que la
solidarité internationaliste des travailleurs du continent avec les
classes populaires en Grèce est fondamentale, à commencer par ceux des
pays créanciers.
Même en cas de victoire du « non » au référendum de
dimanche, il est évident que cela ne suffira pas pour faire reculer la
Troïka et encore moins pour mettre fin aux politiques d’austérité. Il
faudra continuer la mobilisation et la développer. En effet, on ne peut
pas exclure que la Troïka propose de revenir à l’accord austéritaire proposé par Tsipras lundi 22 juin dernier
qui acceptait 90% des propositions des créanciers ou encore qu’elle
prenne comme base de négociation la dernière proposition de Tsipras où
il acceptait pratiquement toutes leurs exigences.
En ce sens, le mouvement ouvrier et la jeunesse en
Grèce doivent rentrer en action, indépendamment du gouvernement et de
toutes les alternatives capitalistes et impérialistes, pour défendre
leurs intérêts, exiger l’annulation de l’ensemble de la dette et la fin
de toutes les mesures d’austérité, parmi d’autres mesures urgentes.
Mais pour mener à biens ces revendications le
mouvement ouvrier grec et la jeunesse ont besoin du soutien des
exploités et des opprimés de toute l’Europe. C’est en ce sens que se
pose la question d’une grève générale européenne de solidarité avec le
peuple grec, qui puisse ensuite aussi aborder des revendications
spécifiques dans chaque pays. Aujourd’hui dans l’heure grave que vivent
nos sœurs et frères de classe en Grèce, il est déterminant que les
travailleurs, les jeunes et l’ensemble des opprimés et exploités exigent
aux directions syndicales d’organiser concrètement la solidarité
internationaliste contre les diktats de la Troïka et de ses alliés
locaux en Grèce.
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