15.12.13

« ENSEMBLE »… dans la dissimulation !




Philippe Alcoy
Source: CCR du NPA

« Ensemble », c’est le nom du nouveau regroupement « à la gauche du Front de Gauche » né les 23 et 24 novembre dernier. L’une des principales composantes de cette « coalition » est la FASE (Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologiste), parti de la maire de Saint-Ouen, Jacqueline Rouillon, depuis 2009. Dans un communiqué daté de vendredi 29 novembre, « Ensemble » qualifie « d’insupportable inhumanité » l’expulsion de 800 Rroms à Saint-Ouen ce mercredi 27 [1]. Mais dans ce communiqué, outre le fait de ne pas mentionner qu’il s’agit d’une mairie Front de Gauche, on donne une version plus qu’étonnante du rôle tout à fait néfaste de la majorité municipale.


En effet, en plus de laisser entendre que les actions les moins défendables entamées par la maire, comme l’arrêté d’expulsion, seraient le résultat des pressions des entreprises publiques propriétaires des terrains et du préfet, on avance une version incroyable de l’appel à Valls de la part de J. Rouillon. D’après le communiqué la mairie aurait contacté Valls « afin de vérifier que la décision d’expulsion prise par le tribunal de Grande Instance de Bobigny (TGI) du 2 octobre serait appliquée et les termes de la loi respectés » ; c’est-à-dire que l’expulsion soit « précédée d’une prise en charge sociale et, singulièrement, de mesures de relogement ».

On peut alors imaginer que la mairie de Saint-Ouen a dû bien « vérifier » que les « mesures de relogement » étaient respectées pour ainsi décider d’accélérer la procédure d’expulsion, le tout… en cachette !

Dans une tentative à peine dissimulée de justifier l’attitude de la mairie, « Ensemble » avance une bien malheureuse déclinaison municipale de la formule bien connue qui sert de justificatif pour expulser les « sans » : « la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». Dans le communiqué de « Ensemble » cela donne : « La ville de Saint-Ouen, pas plus qu’une autre du département de la Seine-Saint-Denis ne peut accueillir la totalité des Roms qui sont régulièrement expulsés, conformément à la politique de M. Valls ». Outre le fait qu’en 2008 la même équipe municipale avait déjà expulsé des familles Rroms à Saint-Ouen, d’où sort-on que tous les Rroms expulsés seraient dans le 93 ? Et même si c’était le cas, la réalité c’est qu’à Saint-Ouen la mairie ne veut aucun Rrom sur son territoire… et pour preuve : même les vingt familles du « village d’insertion », « sélectionnées » il y a 5 ans, sont aujourd’hui sous menace d’expulsion !

C’est donc cela « l’alternative sociale, écologique, féministe, internationaliste, en rupture avec la logique capitaliste et productiviste » et « l’outil pour l’auto-organisation et l’autogestion, l’unité populaire et l’émancipation » qu’Ensemble prétend défendre ?

02/12/13

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Notes
 
[1] Voir nos articles sur le sujet : « Quand « l’humain d’abord » rime avec « Valls d’abord » : la majorité Front de Gauche de Saint-Ouen expulse 800 Rroms » et « Quand une maire Front de Gauche en appelle à Valls pour démanteler un campement Rrom ».

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