Le
régime renforce son emprise sur la cité-Etat, mais la mobilisation
contre la restriction des droits démocratiques se poursuit.
Ce 4 juin marquait l’anniversaire du massacre de la place Tiananmen
de 1989. Le même jour le parlement hongkongais, dominé par des forces
pro-Pékin, adoptait une loi interdisant de manquer de respect à l’hymne
national chinois, imposant des peines pouvant aller jusqu’à 3 ans
d’emprisonnement et jusqu’à 6 500 dollars d’amende.
Tout cela faisait de cette journée un moment hautement symbolique
pour Hong Kong. En effet, cette nouvelle mesure fait suite à l’adoption
de la nouvelle loi de sécurité nationale
qui permettra au régime chinois d’imposer un contrôle répressif plus
fort sur Hong Kong. En ce sens, « l’interdiction d’insulter l’hymne
national » devient un instrument supplémentaire dans cette tentative de
Beijing de mettre de fait fin au mouvement de contestation qui s’y
développe depuis un an, en limitant certains droits comme la liberté de
réunion, l’accès illimité à Internet, la liberté de presse, entre
autres.
En effet, Hong Kong, ex colonie britannique, a été rétrocédé à la
Chine en 1997, sous les conditions de la politique dite de « un pays,
deux systèmes ». Même si la mention à « deux systèmes » est complètement
mensongère (la Chine est devenue un pays capitaliste), il est vrai que
Hong Kong a pu conserver certaines libertés démocratiques par rapport à
la population du reste du pays.
Toutes les tentatives de Pékin pour renforcer son contrôle sur ce
territoire semi-autonome a suscité de la résistance et la contestation.
Dans ce contexte de méfiance, et notamment ces dernières années,
spécialement lors des évènements sportifs, le moment de l’hymne national
a été l’occasion de l’expression du rejet du régime politique chinois.
Dans le contexte de relations très tendues entre la Chine et les
États-Unis (et leurs alliés), le mouvement de contestation à Hong Kong
deviennent de plus ne plus problème de politique intérieure et
extérieure. En même temps, la dispute avec les puissances occidentales
pousse le régime chinois à accentuer sa politique nationaliste
réactionnaire. Dans ce cadre, on peut comprendre la loi contre les
offenses à l’égard de l’hymne national comme une façon de s’attaquer au
mouvement de protestation hongkongais tout en cherchant à renforcer sa
base sociale en Chine continentale présentant les contestataires à Hong
Kong comme hostiles à la nation chinoise.
Commémoration des 31 ans du massacre Tiananmen
Étant donné ces caractéristiques particulières du régime politique à
Hong Kong par rapport au reste de la Chine, tous les ans on y commémore
la répression sanglante de la révolte de la place Tiananmen en 1989.
Mais cette année en raison de la pandémie de Covid-19, les autorités
avaient interdit tout rassemblement. Cependant, des dizaines de milliers
de personnes se sont rassemblées place Victoria pour commémorer les 31
ans de cette révolte étudiante et ouvrière et en même temps faire le
parallèle avec la situation actuelle et leur lutte contre le régime
chinois.
La révolte de la place Tiananmen de 1989 avait symbolisé le combat de
la jeunesse étudiante et ouvrière contre les mesures pro-capitalistes
prises par la bureaucratie maoïste et pour plus de droits démocratiques.
L’écrasement dans le sang de cette révolte a ouvert la voie à
l’accélération de la restauration capitaliste en Chine, l’ouverture au
marché international et la surexploitation de sa classe ouvrière par les
entreprises chinoises et multinationales.
Les impérialistes ne sont jamais des alliés des peuples
Aujourd’hui le gouvernement nord-américain dit défendre les
manifestants hongkongais contre Pékin. Il s’agit de pure hypocrisie.
Comme on peut le voir actuellement avec la répression contre les
milliers de personnes qui se mobilisent aux États-Unis exigeant justice
pour George Floyd, le gouvernement de Trump n’a rien à faire des droits
démocratiques et des luttes populaires.
Au contraire, même si aujourd’hui le modèle d’intégration de la Chine
à la globalisation capitaliste commence à atteindre certaines limites,
les entreprises multinationales et les investisseurs occidentaux ont
largement tiré bénéfice du régime répressif chinois. C’est cette
répression sur la population et surtout sur la classe ouvrière qui a
permis maintenir un contrôle féroce sur les travailleurs les empêchant
de lutter pour leurs droits, de se syndicaliser, de combattre
l’exploitation capitaliste, entre autres. Et cela a été très bénéfique
pour les profits des multinationales de toutes les puissances
impérialistes.
La mobilisation actuellement à Hong Kong ne doit pas tomber dans le
piège de voir un allié dans le gouvernement impérialiste de Donald
Trump. Au contraire, les alliés du mouvement hongkongais ce sont tous
celles et ceux qui se mobilisent aux États-Unis contre les violences
policières et les inégalités sociales, ce sont aussi les jeunes et les
travailleurs de la Chine continentale.
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