11.5.20

Discriminations. Les Italiens hier ; les musulmans aujourd'hui (court)


Lénine m'a fait penser à une chose.

Philippe Alcoy

En 1910, on estime qu'il y avait 400 000 ouvriers italiens en France. Une population très discriminée qui était employée dans les travaux les plus pénibles et mal payés ; un grand nombre de ces travailleurs étaient des enfants. Voici ce qu'écrivait Lénine en 1915 à ce propos: "...cette France parque dans de véritables ghettos des centaines de milliers d'ouvriers italiens ; la canaille petite-bourgeoise de cette "grande" nation s'efforce de s'isoler le plus qu'elle peut de ces ouvriers qu'elle s'ingénie à humilier et à offenser par tous les moyens" ("Impérialisme et socialisme en Italie", 1915, œuvres tome 21, p. 373). Revenant au présent, changez "italiens" par "maghrébins" ou "africains", vous constaterez la complète pertinence et actualité de ces paroles. 

Tout cela m'amène à me dire que si le comportement d'oppression impérialiste est essentiellement le même, au-delà de la population opprimée, alors le problème vient du côté des oppresseurs, de la France impérialiste et de sa classe dominante profondément réactionnaire qui a toujours tout fait pour diviser les travailleurs, notamment à travers le racisme. 

Je pense également à la remarque finale de cette citation ("elle s'ingénie à humilier et à offenser par tous les moyens"), et je pense à comment de nos jours on utilise la (fausse) laïcité pour rabaisser les musulmans, pour stigmatiser l'islam sachant qu'une grande partie du prolétariat de France vient de pays où la religion musulmane est majoritaire. 

Mais ne vous inquiétez pas, s'il n'y avait pas l'islam la France impérialiste aurait trouvé une autre façon de les humilier comme elle faisait avec les Italiens, les Espagnols ou les Portugais, qui, eux, venaient de pays catholiques mais qui étaient bien humiliés par le patronat, "la canaille petite-bourgeoise" et tout ce qu'il y a de pourri dans la société capitaliste.


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