"Sous
l’Arc de Triomphe il y avait une marée humaine qui sans parler se
dirigeait vers le palais présidentiel. Tendue. Comme bouche d’enfant de
sept ans où il manque plusieurs dents, sous l’imposant monument le sol
était troué, plusieurs plaques de bronze avaient été extirpées.
Déchaînés, somme arrivés en chantant et en s’agitant. Peu à peu nous
nous fondîmes dans la masse et la masse fut gagnée par nos slogans. La
foule descendait l’avenue des Champs Elysées qui étrangement était
déserte de policiers. Au loin on percevait une autre masse de gens,
agitée. Comme nous descendions l’avenue, nous constations la rage
populaire abattue sur les vitrines, les kiosques de journaux. Plusieurs
restaurants de luxe étaient incendiés. Des magasins de vêtements de
marque dévalisés, saccagés. Les gens s’appropriaient les fines fringues ;
ils déshabillaient les mannequins et les rhabillaient de leurs
oripeaux. En arrivant à un coin de rue, il y eut comme un brouhaha. Des
cris et des poings en l’air. Plusieurs manifestants étaient blessés,
avec des brûlures graves. Tout en haut d’un immeuble très bourgeois, un
couple de personnes âgées trop riches déversa de l’huile bouillante
depuis leur balcon sur des manifestants aux cris de : « racaille, vous
êtes en train de ruiner la France ! ». Une Jeep militaire s’y précipita,
freina au coin de la rue. Un homme tout de noir vêtu, portant un
manteau et une ceinture en cuire aux boucles en argent, des bottes de
skinhead, sortit une mitrailleuse et commença à tirer vers la fenêtre
des petits vieux réactionnaires. Il ne les tua pas, ne les toucha même
pas, mais détruisit la fenêtre sous les « vivat » de la cohue. Ce qui
semblait être un majordome se pencha au bord du balcon, boutonné
jusqu’au cou, des gants blancs, et lança vers les manifestants des
ballons remplis d’un acide fatal pour la peau. Plusieurs manifestants
furent brûlés. La mitrailleuse lança à nouveau une salve de balles. Le
majordome tenta de retourner à l’intérieur de l’appartement, mais la
porte était déjà bloquée. Les papis réactionnaires avaient poussé une
armoire et l’interposèrent entre eux et le balcon. La seconde rafale de
balles arriva, elle transperça le corps du majordome et les balles se
clouèrent au le mur. Le corps sans vie du domestique s’appuya sur le
garde-corps et, telle une balançoire horizontale, son corps s’inclina
vers le vide et tomba, la tête en premier, les bras collés au corps, et
s’écrasa sur le trottoir. Il y eut des cris de joie et encore des
vivats. A ce moment-là je reconnus l’ultragauchiste semi-libertaire qui
avec son charisme habituel déclama à la foule enhardie par la haine
antibourgeoise : « ne soyez pas stupides, au lieu de faire la fête vous
devriez chercher des armes et m’accompagner. Nous sommes en train
d’occuper un McDonald’s dans le dixième arrondissement ! ». Un
manifestant lui expliqua que nous nous dirigions vers le palais de
l’Elysée pour renverser le président Gaulard, ce qui ne fit qu’élever au
maximum le niveau de misanthropie de l’ultragauchiste. « Imbéciles -
dit-il - on ne peut pas combattre notre ennemi avec ses propres armes !
On s’en fout du pouvoir. Il faut construire le communisme libertaire
autogestionnaire égalitaire écologiste anti-spéciste tout de suite ! Il
faut occuper ! Venez avec moi, nous sommes en train d’occuper un
McDonald’s, traîtres ! Idiots ! ». Quelqu’un proposa de soumettre au
vote l’idée. Et l’ultragauchiste ne tarda pas à répondre: « voter ? Et
puis quoi encore ? Cette bande d’aliénés va me dire ce que je dois faire
? Voter c’est bourgeois ! Ceux qui sont d’accord avec moi montez dans
la Jeep et on s’en va à la Commune Libre du McDonald’s occupé ». Un
autre lui demanda des armes. Il ne lui répondit même pas, on entendait
juste ses dents grincer. Et ainsi l’ultragauchiste monta sur la Jeep
avec un citoyen vêtu d’un gilet de pêche qui le suivit, et ils partirent
à toute allure vers leur occupation. Un manifestant lui cria : « au
revoir Ronald !... »".
- Traduction d’un extrait de « Y así los insurrectos parisinos avanzaron al grito de “soy Varela”… » (http://www.laizquierdadiario.com/Y-asi-los-insurrectos-parisinos-avanzaron-al-grito-de-soy-Varela).
- Traduction d’un extrait de « Y así los insurrectos parisinos avanzaron al grito de “soy Varela”… » (http://www.laizquierdadiario.com/Y-asi-los-insurrectos-parisinos-avanzaron-al-grito-de-soy-Varela).
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