Vendredi
dernier, des centaines de milliers sont descendus dans les rues
brésiliennes pour lutter contre la réforme des retraites de Bolsonaro et
sa politique néolibérale. Et ce en dépit de la trahison de principales
centrales syndicales du pays.
Ce 14 juin a eu lieu une importante grève général au Brésil. La grève s’inscrit dans la continuité des mobilisations contre les attaques de Bolsonaro contre le budget de l’éducation
qui a aussi jeté dans la rue plus d’un million de manifestants,
notamment des jeunes. Ce vendredi, plusieurs secteurs ont arrêté le
travail, tels que les transports, les postiers et les et les raffineries
(10 sur les 12 raffineries du pays étaient à l’arrêt complet et des
routes ont été bloquées). Dans certaines entreprises du privé il y a eu
des arrêts partiels aussi, notamment dans le secteur automobile.
Une mobilisation qui démontre que parmi la jeunesse et les
travailleurs il y a encore beaucoup d’énergie pour s’opposer à Bolsonaro
et ses politiques néolibérales et réactionnaires. Une énergie qui
pourrait être mobilisée pour imposer une défaite cruciale à un
gouvernement en pleine tourmente après les révélations sur la connivence
entre l’ex juge et actuel ministre de Bolsonaro Sergio Moro et le procureur qui menait les accusations contre l’ex président Lula dans le cadre de l’opération « Lava-Jato ».
Cependant, encore une fois, les directions syndicales ont tout fait
pour contenir la colère et mater la mobilisation dans l’œuf. D’abord,
elles n’ont élaboré aucun plan de bataille sérieux contre la réforme.
Certaines centrales syndicales, les plus à droite, ont même déclaré
ouvertement soutenir la réforme des retraites de Bolsonaro. D’autres,
comme la CUT (dirigée par le PT) ont appelé les travailleurs à rester
« chez eux » au lieu d’aller manifester. Cette politique répond aux
intérêts des gouverneurs d’Etat, membres du PT, qui défendent une
réforme des retraites « adoucie ». De cette façon, les directions
syndicales au lieu de profiter pour affaiblir le gouvernement
réactionnaire de Bolsonaro, sont en train de lui permettre de gagner du
temps.
La répression était également au rendez-vous. Plusieurs manifestants
ont été arrêtés et placés en garde à vue, comme cela a été le cas des
étudiants et les travailleurs de l’Université de Sao Paulo qui ont été
violemment attaqué par la police. Les travailleurs du métro de Sao Paulo
qui se sont mis en grève ont été également menacés de licenciement et
amendes par le gouverneur, violant tout droit de grève.
Si la journée de grève générale a été importante, elle aurait pu être
encore plus massive sans les politiques divisionnistes et
conciliatrices des directions syndicales et de la direction de l’UNE,
principale organisation étudiante, qui ont essayé de séparer les luttes
des travailleurs et des étudiants. Au contraire, aujourd’hui plus que
jamais, quand la connivence entre la justice brésilienne et les intérêts
impérialistes a été clairement révélée, que le gouvernement se trouve
dans une crise interne, ce serait le moment de renforcer la résistance
et même de préparer l’offensive contre les plans destructeurs des
capitalistes. Pour cela, l’auto-organisation des travailleurs et de la
classe ouvrière dans les lieux de travail et d’étude est fondamentale,
notamment pour dépasser les obstacles imposés par la bureaucratie
syndicale et la politique conciliatrice des partis comme le PT.
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