Au
lendemain de l’incarcération de Jordi Sanchez et Jordi Cuixart, leaders
des organisations sociales et culturelles indépendantistes, ANC et
Omnium respectivement, plus de 200 000 personnes sont descendues dans
les rues de Barcelone pour exiger leur libération.
ANC et Omnium avaient convoqué une manifestation à 20h à
Barcelone pour exiger la libération des leaders indépendantistes Jordi
Sanchez et Jordi Cuixart, dits « les Jordis ». Et la réponse a été
massive. Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de la
capitale catalane.
200.000 persones, segons la Guàrdia Urbana, omplen d'espelmes la Diagonal contra l'empresonament de Sànchez i Cuixart #LlibertatJordis pic.twitter.com/uv0Lmb06zm— IzquierdaDiario.es (@iDiarioES) 17 octobre 2017
La répression lancée par Madrid et la juge Carmen Lamela semble, au
contraire d’avoir intimidé la population catalane, avoir relancé la
mobilisation populaire.
DIRECTO | Ahora en #Barcelona marchando hacia la manifestación por #JordisLlibertat pic.twitter.com/mC7vl5CLkh— IzquierdaDiario.es (@iDiarioES) 17 octobre 2017
Durant la journée plusieurs manifestations se sont déroulées dans les
lieux de travail mais aussi dans les écoles, collèges, lycées et
universités.
Concentració, ara, a centres de treball de les Terres de l’Ebre, com l’@hvcinta, per #Llibertatpresospolitics pic.twitter.com/fm9JKf0iYU— Victor Sorribes (@VictorSorribes) 17 octobre 2017
Els docents i monitors del Colegi Torrent d'en Melis i l'Escola Estel també diem #LlibertatJordis #Jordis pic.twitter.com/TviYjGJY3R— Santiago Lupe (@SantiagoLupeBCN) 17 octobre 2017
Plus tôt dans la journée le Tribunal Constitutionnel avait annulé
définitivement la loi qui avait convoqué le référendum du 1er octobre
dernier. Celui-ci avait déjà été suspendu début septembre mais avec
cette décision il perd toute validité légale, du point de vue des
institutions de Madrid.
Les dirigeants catalans ont répondu en affirmant que pour eux le
mandat du référendum, où 90% des 2,3 millions de participants ont voté
pour le « oui », était toujours valable. Les CUP, organisation
anticapitaliste indépendantiste, à travers l’une de ses députées au
parlement de Catalogne, Mireia Boya, a même déclaré qu’au sein de la
coalition souverainiste « Junts pel Si » on estime que l’indépendance
sera déclarée dans les prochains jours, peur-être jeudi.
Ainsi, l’offensive répressive de Madrid pourrait être en train de
radicaliser les positions indépendantistes mais cette fois non seulement
parmi ceux qui étaient déjà convaincus de cette option séparatiste mais
parmi les larges masses qui jour après jour voient le véritable
caractère réactionnaire du Régime de 1978.
Cependant, il est évident qu’une déclaration d’indépendance
impliquerait un affrontement avec l’appareil d’état de Madrid.
L’incarcération des leaders des organisations sociales catalanes n’est
qu’un avant-goût de l’escalade madrilène. Avec une possible application
de l’article 155 qui suspende l’autonomie de la Catalogne, les
arrestations de dirigeants et de militants, ainsi que de manifestants
pourraient s’intensifier.
Alors que Carles Puigdemont et les représentants de la bourgeoisie
catalane tergiversent jour après jour sur la déclaration d’indépendance
et qu’il est dans leur intérêt trouver une solution négociée, la classe
ouvrière et le mouvement populaire ne peuvent pas leur faire confiance.
Même dans le cas où Puigdemont serait poussé à déclarer l’indépendance,
une République Catalane capitaliste serait un piège pour les
travailleurs et les classes populaires. Une autodétermination réelle ne
peut avoir lieu qu’en remettant en cause le pouvoir des capitalistes
espagnols et catalans.
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