Ce
lundi soir, Israël a annoncé que les détecteurs de métaux placés aux
entrées de la vieille ville abritant la mosquée d’al-Aqsa, troisième
lieu saint pour les musulmans, seront désinstallés, pour essayer de
désamorcer la crise ouverte depuis plus de dix jours. Alors que de
nouvelles mesures de sécurité ont été annoncées, les Palestiniens
refusent d’accepter les conditions de l’occupant sioniste.
Depuis le 15 juillet la crise à Jérusalem a fait huit morts,
cinq Palestiniens et trois Israéliens. Les pressions diplomatiques sur
le gouvernement israélien, y compris de la part de ses alliés
historiques, étaient devenues trop fortes ces dernières heures.
Netanyahou, à la différence d’autres provocations et crimes contre la
population palestinienne, se voyait de plus en plus isolé au niveau
international et risquant de dégrader ses relations avec ses alliés
arabes, comme la Jordanie.
Ainsi, la décision prise par le gouvernement israélien d’enlever les
détecteurs de métaux tant décriés vise à « apaiser » la situation et
faire descendre la pression. Cependant, les détecteurs de métaux seront
remplacés par des caméras de haute technologie et autres mesures de
sécurité.
Il s’agit d’un clair recul du gouvernement sioniste face à la
mobilisation populaire qui menace de compliquer encore plus la situation
dans un contexte régional plus qu’explosif. Cependant, pour le moment
les Palestiniens refusent d’accepter tout contrôle sur leurs lieux de
culte. Et c’est cette pression à la base qui a poussé la fondation
religieuse jordanienne qui gère l’Esplanade des Mosquées à déclarer
qu’ils maintiendront le boycott du lieu jusqu’à ce que le statu quo
d’avant le 14 juillet revienne, c’est-à-dire jusqu’à ce que toutes les
mesures de contrôle d’Israël soient enlevées.
En effet, depuis le 14 juillet, quand deux policiers israéliens ont
été tués par trois Palestiniens-israéliens dans l’Esplanade des
Mosquées, Israël maintenait un contrôle strict des lieux. Pour
protester, les fidèles musulmans ont décidé de boycotter les lieux et de
faire la prière dans les rues adjacentes de la vieille ville. Vendredi
dernier, lors du « jour de la colère », des milliers de personnes ont
manifesté à Jérusalem et dans d’autres villes de la région. La
répression des forces sionistes ont fait trois morts parmi les
manifestants.
Cette dernière crise en Palestine suite à une nouvelle provocation de
l’occupant ne se réduit pas à une question de religion. Les
Palestiniens ont raison quand ils dénoncent la tentative de la part de
l’Etat sioniste de contrôler l’un des lieux les plus importants de la
religion musulmane. Cependant, cette provocation et tentative
d’humiliation fait partie de l’oppression structurelle contre la
population palestinienne par cet Etat colonialiste, allié central des
impérialistes dans la région. Tout pas en avant dans le contrôle des
territoires et de la population palestinienne, est un renforcement du
colonialisme et des puissances impérialistes au Moyen Orient.
Mais cette dernière provocation sioniste se produit en dehors du
rapport de force réel et dans une situation très délicate. C’est pour
cela que les pressions internationales allaient dans le sens de revenir
au statu quo et éviter qu’une révolte populaire palestinienne ait des
répercussions parmi les classes populaires de la région.
En ce sens, un autre élément a sans aucun doute poussé le
gouvernement de Netanyahou à prendre la décision d’enlever les
détecteurs de métaux. En effet, dimanche dernier, à Amman, capitale
jordanienne, un employé de l’ambassade israélienne a tué deux citoyens
jordaniens quand l’un d’entre eux l’a attaqué avec un tournevis. L’autre
a été tué « par accident ».
Cet incident a ouvert un début de crise diplomatique entre les deux
pays car les autorités jordaniennes voulaient interroger l’employé de
l’ambassade mais Israël a refusé en mettant en avant « l’immunité
diplomatique ». Lundi soir, tout le personnel de l’ambassade israélienne
a été rapatrié, sûrement après un accord avec le roi de Jordanie,
Abdallah II. Celui-ci craignait qu’après cet incident et le bouclage de
Jérusalem, des manifestations populaires aient lieux dans son pays.
Israël de son côté n’a aucun intérêt à remettre en cause son alliance
avec la Jordanie.
Cependant, cette manœuvre ne peut pas garantir que la colère
baissera, et tout le monde craint ce qui se passera vendredi prochain si
les Palestiniens tiennent bon et continuent de refuser les conditions
de l’occupant israélien.
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