Philippe Alcoy
La scène est rare, émouvante et puissante en même temps. Des
femmes kényanes, scandant des slogans et portant des messages de
solidarité avec les femmes polonaises qui se battent actuellement contre
l’interdiction presque totale de l’IVG de la part du gouvernement
ultraconservateur.
« Les femmes kényanes avec les femmes polonaises »,
« Solidarité entre les femmes ». Ces messages sont écrits sur des bouts
de bois, sur une tôle d’acier. Un groupe de femmes défile dans une rue,
envoyant un message clair de solidarité. Des images qui traduisent toute
la précarité de ces femmes kényanes, mais qui renforcent en même temps
leur message.
Ces images révèlent aussi l’ampleur que ce mouvement est en train de
prendre, non seulement en Pologne, où lundi dernier 6 millions de femmes
ont participé à la grève nationale contre cette proposition de loi,
mais aussi à travers le monde. Dans plusieurs villes européennes, comme Paris, Londres, Berlin et Dublin, on a pu voir des manifestations de solidarité.
Mais ce message de solidarité depuis le Kenya prend une signification
particulière en ce moment car le gouvernement polonais ne mène pas
seulement une politique misogyne, il fait aussi partie des gouvernements
ayant adoptés les discours xénophobes, islamophobes et anti-migrants
les plus durs en Europe. Cette petite démonstration de solidarité de la
part des femmes kényanes est très importante pour combattre les
divisions que ces politiciens réactionnaires veulent imposer aux masses
exploitées et opprimées. La solidarité entre les opprimées, la
solidarité internationale, restent sans aucun doute une arme puissante
contre les dominants et réactionnaires, actuellement à l’offensive sur
le continent.
Depuis le début du processus de restauration capitaliste, les droits
des femmes en Pologne ont pris un coup. L’IVG avait déjà été largement
limitée. L’Église et l’État se sont associés pour mener une politique en
même temps ultralibérale et ultraconservatrice. La réaction massive
face à cette nouvelle attaque ouvre un espoir, montre la voie de la
mobilisation face à la réaction. En ce sens, faire reculer ce
gouvernement rétrograde en Pologne serait un point d’appui pour les
opprimés et exploités de l’ensemble du continent, voire au-delà. C’est
pour cela que la solidarité internationale reste un facteur déterminant
et ce message des femmes kényanes ne peut que nous encourager à
poursuivre la lutte.
Vidéo :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire