Philippe Alcoy
Publié le 20 novembre 2015
Selon un rapport des Nations Unies, depuis le début des bombardements de la coalition dirigée par l’Arabie Saoudite contre la rébellion houthiste en mars dernier,
plus de 5700 personnes ont perdu la vie au Yémen. Le nombre de civils
n’a pas été divulgué par l’ONU mais on parle de 830 femmes et enfants
décédés. En octobre dernier Amnesty International estimait le nombre de
morts à 4000, dont la moitié serait des civils. En tout cas, les ONG et
organismes de défense des Droits de l’Homme s’accordent pour dire que
les principaux responsables de ces vies perdues sont les pays de la
coalition alliée des pays occidentaux.
On estime également que 21,2 millions de personnes (82% de
la population totale) ont besoin d’assistance humanitaire ; 3 millions
d’enfants et des femmes enceintes ou allaitant se trouvent dans une
situation de malnutrition. Près de 2 millions d’enfants ne peuvent pas
aller à l’école non plus depuis mars.
A cela il faudrait ajouter la pénurie de produits de base et
d’aliments due en grande partie au blocus économique imposé par l’Arabie
Saoudite.
Depuis la mi-mars, également, on a près de 9000 cas de violation des
Droits de l’Homme. D’ailleurs, en septembre dernier les pays du Golfe
ont bloqué la mise en place d’une enquête indépendante des Nation Unies à
ce propos.
Les puissances impérialistes sont responsables et complices de ce
drame qu’est en train de vivre le peuple yéménite. Non seulement elles
soutiennent leur allié saoudien, qui intervient pour essayer d’éviter la
progression des Houtistes chiites alliés de l’Iran, mais elles arment
le royaume saoudien.
En effet, lors de bombardements délibérés contre des populations
civiles, Amnesty International affirme avoir trouvé des bombes de type
MK 80, fabriquées par l’entreprise états-unienne General Dynamics.
Amnesty accuse aussi la coalition menée par l’Arabie Saoudite d’utiliser
des bombes à sous-munitions, également fabriquées par une firme
états-unienne, Aerojet et Honeywell. Il faut rappeler que l’utilisation
des armes à sous-munitions est interdite par une convention de l’ONU
depuis 2010.
Parmi les principaux fournisseurs d’armements à l’Arabie Saoudite et
ses alliés on trouve les Etats-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne
mais aussi la France, comme le « voyage d’affaires » de la mi-octobre de Valls dans la région pour vendre le savoir-faire belliciste français le démontre.
Alors que les dirigeants des différentes puissances impérialistes ont
exprimé leur indignation hypocrite face aux attentats de Paris la
semaine dernière, au Yémen il ne s’agit pas simplement du connu « deux poids, deux mesures »
face à la mort de civils dans des pays dominés par l’impérialisme, mais
de la complicité explicite avec les bourreaux du peuple.
Si nous dénonçons la responsabilité du gouvernement français avec ses
guerres qui sont la source du terrorisme islamiste qui a débouché sur
l’assassinat de dizaines de personnes à Paris, nous affirmons qu’en
Syrie, au Mali, en Centrafrique, en Libye et au Yémen ce sont aussi avec
« nos morts » qu’ils sont en train de payer « leurs guerres ».
Source: RP
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