Philippe Alcoy
Publié le 3 novembre 2015
Michelin va supprimer 1.500 emplois dans trois pays européens. La
multinationale française a annoncé mardi la fermeture de trois sites en
Europe : Pneu Laurent, 180 salariés, filiale du Groupe Michelin, fermera
d’ici fin 2016 son usine d’Oranienburg (Allemagne) ; en Italie, 578
salariés vont perdre leur emploi suite au plan de « réorganisation » de
la production d’ici 2020 ; enfin 860 postes seront supprimés à Ballymena
en Irlande du Nord d’ici mi-2018 quand l’entreprise française fermera
son site.
Michelin justifie ces fermetures de sites en Europe, où le groupe
emploi plus de 65.000 personnes dans 40 sites différents (40% de son
activité totale), en affirmant que « depuis plusieurs années, [le]
contexte concurrentiel et [de] la crise économique ont durablement
affecté le marché européen des pneumatiques, en particulier le marché
des pneus Poids Lourd neufs et rechapés ».
Certains dans les médias dominants français se félicitent du fait que
ces suppressions de postes ne touchent pas la France. Et leurs
critiques à la multinationale française sont inexistantes, à la
différence du discours tenu quand il s’agit de groupes d’autres pays
impérialistes qui suppriment des emplois en France. Et comme l’exemple
d’Air France le montre, il ne s’agit pas de la simple expression de la
défense d’un certain nationalisme français abstrait mais bien de la
défense du capital français.
Or pour les travailleurs de France ou d’ailleurs il n’y a aucun motif
pour être « soulagé ». La même logique qui amène aujourd’hui la
direction de Michelin à fermer des sites dans d’autres pays européens et
dans le monde, l’amènera tôt ou tard à supprimer des emplois ici en
France, voire à fermer des sites. Car la fermeture des usines Michelin
en Italie, en Allemagne et en Grande-Bretagne ne répond pas juste à des
réalités locales mais à la concurrence globale. Et on sait très bien que
le patronat français et européen, notamment en temps de crise, ne rêve
que d’éliminer le plus rapidement possible ce qui reste des acquis
sociaux de la classe ouvrière à travers le continent.
Ce n’est ni la « fermeture des frontières », ni le « patriotisme
économique » ou la « préférence française » qui épargneront les
travailleurs et les classes populaires des attaques du patronat. C’est
au contraire l’organisation, la lutte et la solidarité internationaliste
avec nos frères de classe qui se font attaquer, notamment quand il
s’agit de « nos capitalistes », qui offrent une réelle alternative face
au chômage, aux fermetures d’entreprises et licenciements et aux
différentes politiques d’austérité.
Source: RP
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