28.8.09

Marx avait raison !

Au Deuxième Congrès de la Ligue Communiste en 1847 on chargeait Karl Marx et Fréderic Engels d’écrire un manifeste. Cela a donné naissance, en 1848, au célèbre Manifeste du Parti Communiste. Si d’une part ce texte reste une introduction à la conception dialectique et matérialiste de l’histoire développée par ces deux auteurs, d’autre part il conserve, dans les grandes lignes, une actualité surprenante. C’est pour cela qu’il nous semble intéressant d’aborder certains aspects de cet ouvrage.

Conception matérialiste de l’histoire

« L'histoire de toute société jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire des luttes de classes », c’est avec cette phrase très connue que Marx et Engels abordent la conception matérialiste de l’histoire : ce sont les intérêts économiques des différentes classes sociales qui ont constitué jusqu’à présent le moteur de l’histoire ; c’est la lutte entre ces intérêts antagonistes qui a déterminé les transformations des systèmes politiques et formes d’Etat, des idées religieuses et morales, etc. Dans ce sens, la « fin de l’histoire », c’est-à-dire de l’histoire considérée comme l’histoire des luttes de classes, se produira quand la société divisée en classes disparaîtra, soit dans le communisme. Seuls les charlatans et les déformateurs bourgeois peuvent voir dans cette affirmation une intention messiano-apocalyptique de la part de Marx.

Les classes dans la société capitaliste

L’avènement de la bourgeoisie au sommet de la société, en balayant violemment les vieilles classes sociales dominantes, a le mérite d’avoir simplifié les luttes de classes. Désormais, il y a deux groupes fondamentaux et irréconciliables dans la société : d’une part la bourgeoisie qui possède les moyens de production sociale et qui emploie (exploite) le travail salarié ; d’autre part le prolétariat qui, ne possédant aucun moyen de production, est obligé de vendre sa force de travail (se faire exploiter) pour survivre. Evidemment, la société capitaliste compte d’autres classes sociales telles que la petite-bourgeoisie, la paysannerie, etc. Mais celles-ci, ne serait-ce que par leur composition hétérogène et contradictoire, ne peuvent pas jouer un rôle révolutionnaire indépendant. Par exemple, quand on évoque la paysannerie, on considère aussi bien le propriétaire latifundiste que le paysan pauvre sans terre. Bien sûr, cela ne veut pas dire qu’au sein de la bourgeoisie et du prolétariat il n’y ait pas de contradictions et d’hétérogénéité ; cependant elles restent les classes fondamentales de la société capitaliste actuelle.

Le développement de la bourgeoisie

La « découverte » de l’Amérique, les marchés de l’Inde et de la Chine, la circumnavigation de l’Afrique, etc. ont permis le surgissement de la bourgeoisie et du marché mondial. En même temps, le marché mondial a permis à la bourgeoisie de s’installer partout, de briser les frontières… Ainsi, la bourgeoisie et son système naissent « mondialisés ». Les intérêts bourgeois ont aussi conduit à la destruction des vieilles frontières des provinces fédérées et à l’unification de celles-ci dans un même territoire national et sous le contrôle d’un Etat centralisé (qui est un instrument central de sa domination).

Par ailleurs, la concurrence capitaliste pousse la bourgeoisie à transformer en permanence les instruments de production pour augmenter la productivité du travail et accroître ses profits. Ainsi, elle a créé plus de richesses que n’importe quelle autre classe dominante dans l’histoire.
Cette technologie appliquée à la campagne a augmenté la productivité et par là même favorisé l’exode rural et la concentration de vraies « armées prolétariennes » dans les villes industrielles. Cette concentration des ouvriers et de leurs familles dans les villes a engendré des conditions de vie déplorables pour ceux-ci.

Crises de surproduction : l’irrationalité du système de la bourgeoisie, le capitalisme

Les rapports fondamentaux de toute société sont les rapports avec la nature. Les Hommes sont constamment en lutte contre la nature. Les moyens qu’ont les Hommes pour la vaincre sont : les instruments de travail, le travail et l’organisation de celui-ci. En effet, dans la société capitaliste-industrielle l’Homme maîtrise la nature. Cependant, le capitalisme a créé un nouveau type de crise, inimaginable par le passé : les crises de surproduction. Désormais, la société ne souffre plus par manque de richesses mais par excès de richesses. « Les forces productives dont elle dispose ne favorisent plus le régime de la propriété bourgeoise; au contraire, elles sont devenues trop puissantes pour ce régime qui alors leur fait obstacle » ; il y a trop de marchandises que l’on ne peut pas vendre à un prix qui génère un profit conséquent pour les capitalistes. Alors, la bourgeoisie n’a que deux alternatives pour « résoudre » le problème : soit elle détruit des forces productives ; soit elle conquiert de nouveaux marchés. Par exemple, lors des guerres mondiales les nations impérialistes se trouvaient dans une situation de surproduction, elles n’avaient pas où vendre leurs marchandises, leurs marchés étaient saturés… Donc, elles sont parties à la conquête de nouveaux marchés ! C’est grâce à la destruction de forces productives lors des deux guerres mondiales et de la crise de 1929 que l’on a vu la période exceptionnelle des dites « trente glorieuses ». Contrairement à ce que certains affirmaient, le capitalisme n’avait pas trouvé une nouvelle « vitalité », il avait juste opté pour la seule solution, du point de vue capitaliste, qu’il avait pour survivre : une destruction de forces productives jamais vue dans l’histoire et la conquête de nouveaux marchés à travers la barbarie de deux guerres mondiales qui ont coûté la vie à des millions de personnes.

La propriété privée : une « camisole de force » pour le développement des forces productives

De cette façon, nous constatons que le système bourgeois, jadis progressiste, est devenu une entrave au développement de la société toute entière. Le capitalisme a permis la création de richesses jamais vues dans l’histoire de l’humanité mais cette même force est devenue trop puissante pour la bourgeoisie et son mode d’appropriation. La puissance de la production sociale est en contradiction avec les marges trop étroites de l’appropriation privée. Alors que le développement des forces productives permettrait de produire les biens nécessaires à la satisfaction des besoins de base de tous les êtres humains (alimentation, vêtements, logement, éducation, santé, etc.), la production de ceux-ci reste subordonnée aux calculs privés de rentabilité des bourgeois condamnant des millions de personnes à la misère et à la famine. « Il est donc manifeste que la bourgeoisie est incapable de remplir plus longtemps son rôle de classe dirigeante et d'imposer à la société, comme loi régulatrice, les conditions d'existence de sa classe. Elle ne peut plus régner, parce qu'elle est incapable d'assurer l'existence de son esclave dans le cadre de son esclavage, parce qu'elle est obligée de le laisser déchoir au point de devoir le nourrir au lieu de se faire nourrir par lui » !

Le rôle historique du prolétariat : le communisme !

Ainsi, on arrive à la conclusion que ce n’est pas telle ou telle réforme du capitalisme qui permettra de résoudre cette contradiction insupportable pour les masses exploitées, mais la destruction du système bourgeois. Ce n’est qu’en socialisant les moyens de production sociale que l’on pourra non seulement satisfaire les besoins de base de la société mais aussi développer les forces productives comme jamais dans l’histoire. Si hier l’avènement du capitalisme a été fondamental pour le développement de l’humanité, aujourd’hui le dépassement de celui-ci est d’autant plus urgent !
Cela est justement la tâche historique du prolétariat. En effet, le prolétariat occupe une position fondamentale dans le système productif, il est le seul capable de paralyser l’appareil productif. Egalement, il tend à être la classe la plus nombreuse et homogène de la société, ce qui crée une communauté d’intérêts entre des millions de personnes qui vivent dans les mêmes conditions. Cela favorise une prise de conscience de classe. Par ailleurs, le prolétariat étant la seule classe n’ayant aucun intérêt à la sauvegarde du capitalisme, il peut défendre comme propres les revendications des autres couches exploitées de la société telles que l’artisanat et la petit-bourgeoisie ruinés de la ville, les paysans pauvres, etc.
A la différence des classes moyennes, qui ne luttent contre la bourgeoisie que lorsque leur situation sociale est mise en danger par celle-ci, c’est-à-dire par projection de leur future prolétarisation, le prolétariat est la classe révolutionnaire par excellence, la seule capable de proposer un modèle de société à même de substituer celui de la bourgeoisie.
Parce que, à différence des autres classes opprimées du passé, « l'ouvrier moderne (…), loin de s'élever avec le progrès de l'industrie, descend toujours plus bas (…) Le travailleur devient un pauvre, et le paupérisme s'accroît plus rapidement encore que la population et la richesse » la seule façon qu’a le prolétariat de s’emparer des moyens de production est en en abolissant la propriété privée ; et pour ce faire il doit prendre le pouvoir à travers d’une révolution. Si la bourgeoisie, vers la fin du XVIIIe siècle, a eu besoin d’une révolution sanglante pour renverser l’ancien régime et s’emparer du pouvoir politique, alors qu’elle possédait déjà le pouvoir économique, la nécessité d’une révolution devient encore plus évidente pour les masses exploitées sous le capitalisme. Comme diraient Marx et Engels, « la bourgeoisie n'a pas seulement forgé les armes qui la mettront à mort; elle a produit aussi les hommes qui manieront ces armes, les ouvriers modernes, les prolétaires ». Le communisme est la tâche historique du prolétariat face à toute l’humanité.

PROLETAIRES DE TOUS LES PAYS, UNISSEZ-VOUS !!

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