24.10.20

Guerres en Tchétchénie : l’écrasement des aspirations à l’indépendance, entretien avec Tony Wood

Après le terrible meurtre de Samuel Paty par un jeune Tchétchène beaucoup d’affirmations simplistes et de préjugés ont été déversés sur la communauté tchétchène. L’historien Tony Wood revient pour Révolution Permanente sur l’histoire récente de ce peuple afin de briser certaines idées reçues.

Philippe Alcoy et Tony Wood

Personne n’a pu rater la polémique autour des déclarations de Jean-Luc Mélenchon sur la « communauté tchétchène » suite au terrible crime contre l’enseignant Samuel Paty commis par un jeune Tchétchène de 18 ans. Bien que tous les partis du régime et surtout le gouvernement aient instrumentalisé ce drame afin de renforcer leur offensive islamophobe et raciste, ils n’ont pas non plus hésité à « dénoncer » de façon hypocrite les déclarations de Mélenchon. Le plus illustre dans le domaine de ce cynisme a été le ministre de l’Intérieur, Gerald Damanin, qui depuis vendredi dernier est en « roue libre » contre les musulmans, mais qui a déclaré que le leader de la France Insoumise était « trop à droite » pour lui.

Depuis Mélenchon est revenu sur ses déclarations affirmant regretter « d’avoir utilisé le mot « communauté » à propos des Tchétchènes ». Cependant, d’une part le mal était déjà fait et d’autre part l’utilisation du mot « communauté » n’était pas le seul problème de ses déclarations. En effet, la position de Mélenchon vis-à-vis des Tchétchènes ne se résumait nullement à un glissement lexical ponctuel, il a au contraire répété à plusieurs reprises ces mots contre les Tchétchènes au cours du week-end. Car ces déclarations découlent d’une logique d’une part très opportuniste qui le pousse à tenter de s’intégrer à « l’unité nationale » réactionnaire avec le gouvernement, la droite et l’extrême-droite (qui le rejettent, soit dit en passant) ; et d’autre part d’une logique très simpliste consistant à expulser des gens pour soi-disant résoudre le problème de l’intégrisme islamiste.

En ce sens, Mélenchon affirmait en marge du rassemblement à République en hommage à Samuel Paty, « il faut interroger ce qu’il se passe avec les Tchétchènes en France parce qu’on a accueilli des Tchétchènes qui étaient des partisans d’une guerre civile sur fond de religion ». Cette affirmation qui a fait moins scandale relève d’une simplification absurde de l’histoire récente de ce peuple qui a largement été victime de la politique criminelle de Vladimir Poutine. L’autre idée simpliste adoptée par Mélenchon est celle de croire que ce qu’il s’est passé est principalement lié à la nationalité ou la religion de l’assassin de Samuel Paty, comme s’il s’agissait d’une cause externe au climat social et politique français.

Évidemment Mélenchon n’a pas été le seul à exprimer des préjugés racistes contre les Tchétchènes. Les « débats » sur les « abus » au droit d’asile en France ont occupé les pages de plusieurs journaux.

Pour briser ces idées reçues simplistes nous avons interrogé Tony Wood, historien, aujourd’hui spécialisé dans l’Amérique latine mais qui a longtemps travaillé sur la Russie. Il a notamment écrit Chechnya : The Case for Independence (2007) et Russia Without Putin (2018). Par ailleurs, il fait partie du comité éditorial de la New Left Review et est un contributeur régulier de la London Review of Books, de The Nation et de The Guardian, entre autres.

Révolution Permanente (RP) : Pouvez-vous nous parler un peu du peuple tchétchène, de sa place sociale dans la Russie tsariste et sous l’Union Soviétique, et de sa relation avec le pouvoir étatique ?

Tony Wood (TW) : Les Tchétchènes font partie d’un patchwork complexe de groupes ethniques vivant dans le Caucase du Nord, une région qui a été incorporée à l’empire russe au XIXe siècle par un processus prolongé et sanglant de guerre coloniale (soit dit en passant, "Tchétchène" est une désignation russe, qui fait référence à un village où des colons russes se sont battus avec les habitants locaux au XVIIIe siècle ; les Tchétchènes se désignent eux-mêmes sous le nom de "Nokhchi").

De nombreux peuples musulmans du Caucase du Nord ont été emprisonnés et exilés pendant la période tsariste, et jusqu’à 250.000 Circassiens ont été déportés de force dans l’Empire ottoman à la suite de la guerre de Crimée. Les Tchétchènes sont restés dans leur patrie, soumis à la même pauvreté et à la même faim de terre que les autres habitants de l’empire, mais avec leur mode de vie soumis à une pression supplémentaire du fait de l’arrivée des colons russes. À la fin du XIXe siècle, la découverte du pétrole a fait de la capitale, Grozny, un centre industriel majeur pour la région - bien que la classe ouvrière qui y travaillait était en grande majorité d’origine russe. Le déclenchement de la révolution d’Octobre 1917 et de la guerre civile a fait remonter ces tensions coloniales à la surface, mais a en même temps produit de nouveaux alignements, car de nombreux Tchétchènes se sont ralliés à la promesse bolchevique de "Paix, terre et pain".

Les années 1920 ont apporté des progrès notables aux Tchétchènes, conformément aux premières politiques soviétiques sur les nationalités : augmentation de l’alphabétisation, soutien de l’État à l’édition et à la radio en langue tchétchène, et même un nouvel alphabet latin. Mais avec la consolidation du régime de Staline, la politique soviétique envers les Tchétchènes a pris un tour punitif dans les années 1930 : la collectivisation de l’agriculture a été imposée par la force, et les troubles ruraux qu’elle a provoqués ont été impitoyablement réprimés, tandis que les services de sécurité soviétiques ont emprisonné des Tchétchènes éminents accusés de « nationalisme bourgeois ».

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’approche répressive du gouvernement soviétique dans le Caucase du Nord a pris une toute autre dimension, génocidaire. Au cours de l’hiver 1943, après qu’une partie de la région a été occupée par les troupes allemandes, Staline a accusé les peuples musulmans de collaborer avec eux et les a condamnés - hommes, femmes et enfants - à la déportation en masse (il y a peu de preuves de collaboration ; au contraire, des milliers de Nord-Caucasiens se sont portés volontaires pour servir dans l’Armée rouge).

Les Tchétchènes étaient parmi plusieurs groupes ethniques - Karachais, Circassiens, Balkars, Turcs de Meskhétie et Tatars de Crimée - qui allaient être tous entiers mis dans des trains de bétail et envoyés en Asie centrale. Beaucoup sont morts en cours de route, tandis que des milliers d’autres ont péri dans les conditions difficiles de la steppe. Au total, chacun de ces groupes a perdu entre 20 et 30 % de sa population totale en conséquence directe de la déportation. À mon avis, ce traumatisme est devenu un moment fondateur du nationalisme tchétchène. Ce n’est que sous Khrouchtchev que les Tchétchènes ont commencé à être autorisés à revenir d’exil. À la fin de l’ère soviétique, ils ont progressivement repeuplé leur patrie, mais sont souvent restés à l’écart des emplois qualifiés - et surtout du pouvoir politique et administratif, qui est resté aux mains des Russes ethniques. Ces tensions ont également joué un rôle dans la montée du sentiment nationaliste.

RP : Au cours des dernières années de l’Union Soviétique le nationalisme tchétchène a progressé jusqu’à l’éclatement de la première guerre en Tchétchénie. Comment expliquez-vous ce désir grandissant d’indépendance du peuple tchétchène ?

TW : Le mouvement national tchétchène a vu le jour pendant la perestroïka, une période de réel ferment politique à travers l’URSS, où une grande variété d’idées et de courants qui avaient été réprimés ont surgi au grand jour. Dans un sens, le nationalisme a apporté une cohérence et une orientation qui faisaient défaut dans ce nouveau paysage politique. Mais dans le cas de la Tchétchénie, le traumatisme des déportations a ajouté une urgence à l’imaginaire nationaliste : de nombreux dirigeants du mouvement étaient nés en exil et s’étaient engagés avant tout à faire en sorte que la même catastrophe ne se reproduise plus jamais pour leur peuple. La souveraineté est devenue le moyen d’y parvenir.

Comme partout ailleurs dans l’ex-URSS, le mouvement national tchétchène s’est d’abord développé à partir d’ « associations informelles » créées à la fin des années 80. Celles-ci se sont d’abord concentrées sur des discussions sur l’histoire et la culture, mais ont rapidement été rejointes par des préoccupations environnementales, qui ont à leur tour rapidement suscité des mobilisations de masse à caractère nationaliste. Un parti nationaliste tchétchène indépendant a été créé au printemps 1990 et le premier congrès national tchétchène s’est tenu à la fin de cette même année.

Cela a coïncidé avec l’escalade de la lutte pour le pouvoir à Moscou, entre Mikhaïl Gorbatchev, le chef de l’État soviétique, et Boris Eltsine, qui est devenu le chef de la composante russe de l’URSS en 1990. Afin d’attirer la loyauté des nombreux groupes ethniques de Russie, Eltsine a dit aux gouverneurs régionaux de « prendre autant de souveraineté que vous pouvez en avaler ». Dans la plupart des cas, il s’agissait de querelles de ressources entre les élites centrales et régionales.

Le cas de la Tchétchénie était une exception : il y a eu un véritable soutien de masse derrière la poussée pour la souveraineté. Beaucoup de Tchétchènes considéraient la situation de leur pays comme comparable à celle des États baltes, de petites nations annexées par la Russie qui cherchaient maintenant à obtenir un statut souverain. Au cours de l’année 1991, alors que plusieurs républiques soviétiques cherchaient à quitter l’Union, l’élan centrifuge s’est également accéléré en Tchétchénie. En octobre 1991, des élections y ont propulsé Dzhokhar Doudaev, leader du Congrès National Tchétchène, à la présidence sur la base d’une plateforme de pleine souveraineté et, en prenant ses fonctions le 1er novembre, il a déclaré l’indépendance de la Tchétchénie. Ce mandat démocratique initial est aujourd’hui largement oublié, noyé dans l’histoire par les deux guerres qui ont été menées pour le renverser.

RP : Dans un texte pour la New Left Review vous écrivez que la première guerre de Tchétchénie (1994-1996) a été « le Vietnam d’Eltsine » mais que la seconde guerre tchétchène a été « les Malouines de Poutine » en référence à la courte guerre entre la Grande-Bretagne et l’Argentine de 1982. Pouvez-vous expliquer davantage ?

En décembre 1994, Eltsine a lancé une invasion de la Tchétchénie pour « rétablir l’ordre constitutionnel », comme il l’a dit, en espérant une courte opération qui permettrait de renverser rapidement Doudaev et d’imposer un gouvernement plus sympathique à Grozny. Au lieu de cela, au cours des deux années suivantes, l’armée russe a été combattue jusqu’à un point mort démoralisant par les forces tchétchènes, dans un conflit qu’Anatol Lieven a décrit comme « la pierre tombale du pouvoir russe ». Le nombre de victimes reste encore incertain à ce jour, mais les estimations les plus prudentes donnent un chiffre de 45.000 civils et soldats ; d’autres suggèrent que le total pourrait être plus proche de 100.000. La guerre a été extrêmement impopulaire au niveau national, en partie parce que les images télévisées des destructions insensées en Tchétchénie étaient diffusées dans les foyers russes par des médias encore indépendants (d’où la comparaison avec le Vietnam). Le résultat a été une paix négociée qui a reconnu de facto la souveraineté tchétchène tout en reportant une solution définitive à plus tard.

Tout cela avait changé au moment où la deuxième invasion a été lancée en 1999. Ce qui a déclenché la guerre a été une incursion des forces islamistes tchétchènes dans le Daghestan voisin au mois d’août de cette année-là. Quelques semaines plus tard, une série de bombardements dans des immeubles d’habitation à Moscou et dans deux autres villes russes ont également été imputés aux extrémistes islamistes du Caucase, provoquant une vague d’indignation patriotique qui a créé un climat favorable à l’invasion. L’humiliation de la guerre de 1994-1996 a également suscité une forte vengeance : si la Tchétchénie a incarné le déclin de la Russie en tant que grande puissance, pourrait-elle être le lieu où cette force serait restaurée ?

Entre temps, une figue peu connue, Poutine, devenait Premier ministre juste avant l’invasion, ce qui l’a transformé du jour au lendemain en chef de guerre. Au cours des vingt dernières années, il est devenu une telle figure de proue de la scène internationale, presque synonyme de la Russie elle-même, que l’on oublie souvent que cela était loin d’être inévitable. C’est dans une large mesure la guerre de Tchétchénie qui l’a catapulté à la présidence à la fin de l’année (d’où la comparaison avec la guerre des Malouines, qui a sauvé la première ministre britannique Margaret Thatcher et lui a valu une victoire écrasante en 1983). La seconde fois, la guerre a été menée de manière très différente : non pas avec une armée d’adolescents conscrits mais avec des soldats professionnels « sous contrat », et non pas devant les caméras de télévision mais avec un accès des médias à la zone de guerre très limité. L’opposition à la guerre a été minime, et le résultat a été l’écrasement des aspirations tchétchènes à l’indépendance.

RP : Beaucoup de crimes de guerre contre des civils tchétchènes ont été rapportés pendant la dernière guerre sous Poutine. Ces crimes ont été légitimés par la lutte contre le terrorisme. Pouvez-vous nous dire comment le discours officiel a réussi à faire de tous les Tchétchènes des terroristes ou des suspects de terrorisme ?

TW : Lorsque Poutine a lancé la deuxième invasion en 1999, il l’a qualifiée d’ « opération antiterroriste ». Les cibles ostensiblement visées étaient les groupes islamistes suspects d’avoir commis des actes de terrorisme sur le sol russe. Mais très vite, il est apparu clairement que la guerre était dirigée contre le peuple tchétchène dans son ensemble : l’armée russe a installé des « camps de filtration » pour les hommes adultes et a effectué des ratissages dans les villages, capturant de manière préventive, voire tuant, de nombreux hommes en âge de combattre, tout en terrorisant et en agressant leurs familles. À partir du début de l’année 2000, l’ « opération antiterroriste » est devenue une véritable occupation militaire, avec tout un appareil de coercition destiné à maintenir le peuple tchétchène à terre.

Ce glissement entre une rhétorique axée sur les « terroristes » et la pratique consistant à cibler toute une population ne sera que trop familier dans le reste du monde après 2001, et en Russie aussi, il est basé sur une affreuse combinaison d’islamophobie et de militarisme. Mais il y avait deux éléments qui étaient spécifiques au cas tchétchène. Le premier est le fait qu’entre 1996 et 1999, une Tchétchénie semi-indépendante et gravement endommagée a été de plus en plus sous l’emprise de groupes islamistes salafistes, dont certains recevaient des fonds de donateurs étrangers. Au moment où les Russes sont revenus en 1999, ces groupes islamistes comptaient parmi les combattants les mieux organisés et les mieux équipés et, dans la pratique, la cause de l’indépendance de la Tchétchénie et celle d’une certaine forme d’islam étaient désormais souvent confondues. Les autorités russes ont volontiers profité de ce chevauchement pour discréditer la lutte tchétchène pour l’indépendance.

Un autre facteur à prendre en compte est la longue histoire des représentations russes des peuples musulmans du Caucase comme "sauvages" - la littérature russe du XIXe siècle, à partir de Pouchkine et Lermontov, est pleine de ces représentations (tard dans sa vie, Tolstoï a écrit une critique virulente des guerres caucasiennes de la Russie intitulée Hadji Murat ; mais cela aussi devait beaucoup au stéréotype de l’image miroir d’un noble guerrier des montagnes). Ces stéréotypes culturels sont très persistants et ont formé un substrat fertile sur lequel des représentations contemporaines plus hostiles pourraient se développer.

RP : Cette guerre s’est soldée par des milliers de réfugiés tchétchènes répandus dans le monde entier et l’instauration d’un gouvernement marionnette à Grozny, capitale tchétchène. Mais alors que l’objectif officiel du gouvernement russe était la lutte contre les forces séparatistes islamistes, le gouvernement tchétchène actuel exerce une sorte d’islam politique. Comment la Russie de Poutine s’est accommodé de cette situation ?

TW : Il faut garder à l’esprit que depuis l’époque des tsars, les autorités russes ont cherché à cultiver des formes officielles et acceptables d’islam sur leurs nombreux territoires à majorité musulmane. Dans la seconde moitié du XXe siècle, les autorités soviétiques ont fait de même, en créant un Conseil spirituel des musulmans du Caucase du Nord en 1943. Cependant, alors que ces organismes étaient conçus pour canaliser le sentiment religieux à travers de structures contrôlables, il y avait aussi ce que les experts appellent un « islam parallèle » qui échappait à sa portée - un ensemble de pratiques beaucoup plus larges et variées, ancrées dans les traditions et les structures sociales tchétchènes, dans lesquelles deux ordres soufis différents ont longtemps joué un rôle prépondérant. Dans les années 1990, de nouveaux courants ont rejoint cet islam non officiel, notamment un courant salafiste d’influence saoudienne.

Je considère la forme d’islam propagée par Kadyrov comme une nouvelle tentative d’exploiter un sentiment religieux beaucoup plus large et varié pour atteindre les objectifs de l’État - à la différence que, dans ce cas, les objectifs ne sont pas tant ceux de Moscou que ceux de Kadyrov lui-même. Son style d’islam peut souvent mettre le Kremlin mal à l’aise, mais Poutine le tolère parce que, d’une certaine manière, il est obligé de le faire. Après avoir imposé cette figure brutale aux Tchétchènes et lui avoir donné carte blanche pour les tuer, les torturer et les opprimer afin de maintenir la Tchétchénie officiellement intégrée à la Russie, le Kremlin a maintenant du mal à contrôler sa création.

RP : Vendredi 16 octobre en France, un jeune de 18 ans, originaire de Tchétchénie, a assassiné un enseignant parce qu’il avait montré une caricature de Mahomet aux élèves. Pensez-vous que la négation des droits nationaux au peuple tchétchène peut expliquer partiellement la « radicalisation » de certains des citoyens tchétchènes ?

TW : L’écrasement des aspirations légitimes de la Tchétchénie à la souveraineté a certainement eu des effets néfastes sur toute une génération de Tchétchènes, qu’ils vivent encore dans leur république dévastée et brutalisée, ou qu’ils fassent partie de ceux qui sont dispersés dans des exils lointains et souvent pénibles.

Mais je pense que les explications de la « radicalisation » des jeunes tchétchènes en Europe, aux États-Unis, etc. doivent également être recherchées dans les conditions qui règnent dans ces endroits : le climat d’islamophobie dans lequel ils ont été élevés, la montée d’un sentiment anti-immigrant plus large, les privations socio-économiques qu’ils endurent - tout cela doit produire des pressions psychologiques très fortes sur tous les migrants d’origine musulmane, et pas seulement sur les Tchétchènes. Seule une infime partie d’entre eux réagit avec violence, mais leurs actes sont rendus plus visibles en raison de leurs origines. Le contexte de cette affaire particulièrement horrible va sans doute se préciser. Mais le fait que le jeune homme qui a commis ce crime soit Tchétchène est peut-être moins pertinent que la question de savoir pourquoi sa relation avec le contexte français a été si endommagée et déformée.

Propos recueillis par Philippe Alcoy.

RP

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