5.7.20

Ma grand-mère n’avait pas de cheveux blancs…



La Tour Eiffel tourne autour de moi. Suivie de près par le Sacré Cœur. En fait ils se livrent une course dont les grandes mains parisiennes, pianistes, sont les principaux spectateurs. Quand je suis arrivé, on m’a présenté Paris. J’étais pressé. Paris était gris. Je me souviens de ces grands doigts parisiens, jouant au piano au bord des autoroutes. Et mon bus qui fonçait. En ligne droite. Ma grand-mère avait peu de cheveux blancs, juste quelques-uns au coin. Elle était un peu folle je crois. La pauvre. Elle est morte et elle n’avait même pas de cheveux blancs. Le diabète avait emporté ses jambes aussi. Elle ne marchait plus. Comme la Tour Eiffel qui pourtant tourne autour de moi. Ni de cheveux blancs. A la différence du ciel de Paris, tapis de brouillard. Un peu folle. Et elle n’a même pas pu assister à la course que la Tour Eiffel a remportée face au Sacré Cœur. Sa vie a été une âpre mélodie, comme jouée par ces grands doigts de pianiste parisien, au bord de la route.        


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